Journal de bord d’une jeune maman

Avoir 2 enfants, c’est merveilleux, mais le quotidien n’est pas toujours des plus glamours… Avis aux futurs parents 🙂

Récit d’une journée type.

Tout commence par une nuit d’enfer. Dans le meilleur des cas, 2 levers de 45 minutes-1h, vers 2h et 5h. Dans le pire des cas, une bataille constante avec une Maya hurlante où je teste toutes les positions possibles et imaginables pour la calmer (debout, couchée, assise, dans l’écharpe, dans la balancelle, dans le transat, sur moi, à côté de moi..) et une Lisa qui se réveille en pleurant parce qu’elle a fait un cauchemar => Résultat : des allers-retours entre les 2 chambres pour consoler l’une, nourrir l’autre…

Arrive 7h du matin. Mauvaise nouvelle : il faut se lever même si tout mon corps et mon cerveau hurlent “reste sous les couettes”.

Gaël ressemble à un zombi (même s’il n’a rien entendu de la bataille que j’ai livrée cette nuit. A croire qu’il vit tout ça par procuration. Ah les hommes, ils sont pas faits comme nous), et moi je marche au radar et m’enfile des cafés.

Lisa, elle, est fraiche comme une fleur. Difficile de lui faire comprendre qu’après une nuit pourrie, ses “attrape moi, papa” ou “fais moi peur, maman” tombent dans le vide et qu’on n’a plus la force de faire comme si il y avait un fantôme ou du feu sous la table (son grand jeu en ce moment)! Préparation pour l’école : “Lisa, on s’habille” – “oui oui j’arrive maman”; 2 minutes plus tard : “Lisa, on s’habille” – “oui oui je viens”;  3 minutes plus tard : “Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiisaaaaaaaaaaaaa, on s”habiiiiiiiiiiiiiiiiillle”….

Départ pour l’école. Je me retrouve seule à la maison avec petite Maya. Commence alors notre long tête à tête, fait de petits bonheurs (ses gazouillis sur le tapis d’éveil, sa manière de scruter les choses, ses petites jambes qui pédalent), de quelques déceptions (ooooooh elle me sourit… ah non elle pète en fait…), d’impuissance (que faire pour qu’elle ait moins mal et qu’elle arrête de se tortiller) et de vraie fureur (p…. mais tu vas la fermer, oui???!!!).

Petit tour dehors pour faire quelques courses. Rapide coup d’œil dans le miroir avant de sortir: oh mon dieu, j’ai l’air d’une sauvage avec mes cheveux en pétard et mes cernes. Allez hop, un petit coup de brosse, histoire de ressembler à quelque chose quand même. Au supermarché, je demande un truc à un type qui ne comprend pas mon accent. J’ai envie de le mordre. Le manque de sommeil, ça rendrait pas un brin agressif par hasard?

Retour à la maison. Je me disais toujours que je profiterais de mon congé maternité pour arpenter New York, me faire des expos et des galeries d’art, découvrir les coins secrets de la ville. Honnêtement? Je n’ai absolument pas envie de quitter mon chez moi et mon quartier. Trop de fatigue, trop de flemme. Alors pour l’instant mon programme c’est de végéter au rythme de la série américaine The Wire (Sur écoute), considérée comme la meilleure série US de tous les temps, et je confirme, c’est absolument génialissime. Heure après heure (la série complète fait tout de même 60h), je vis au rythme de Baltimore, l’une des villes américaines au taux de criminalité le plus élevé: drogue, homicides, élections municipales, policiers pourris, passionnés ou blasés, tout y passe,  tout ça abordé sans manichéisme. A force de regarder ça avec moi, ça ne m’étonnerait pas que les premiers mots de Maya soient de l’argot des gangsters black de Baltimore (je l’imagine bien me sortir un truc genre “yo, bro’, she fuckin’ do nothin”)…

Après ma session The Wire, je file à l’école chercher Lisa. Tout le monde s’extasie devant Maya qui dort profondément dans l’écharpe de portage (c’est vraiment magique cette écharpe). “Elle a l’air d’un petit ange”, j’entends, haha, ça me fait bien marrer, s’ils nous voyaient nous battre  à la maison quand elle hurle à la mort, ils pencheraient plutôt pour un petit démon.

Sur le chemin du retour, je propose à Lisa de prendre une crêpe au chocolat dans un petit café qu’on aime bien, Maya semblant profondément endormie. Je me commande des tapas et un petit verre de vin, avec l’air de dire aux gens qui m’entourent : “z’avez vu, j’suis mère de 2 mouflettes, ça m’empêche pas de me faire plaisir et de prendre le temps de vivre à la terrasse d’un café”. Et je ne suis pas peu fière des regards qu’on me jette et qui semblent dire : “ouah cette mère avec ses 2 petites si mignonnes, quel beau tableau, bla bla bla “.
Et là le cauchemar commence : Maya ouvre un œil, frénétiquement je tente de lui enfourner la tétine dans la bouche, ça ne marche pas. A ce moment Lisa me demande d’aller aux toilettes. L’opération pipi est chaotique, avec Maya qui hurle toujours. Nous retournons à notre table, où nous attendent crêpe et tapas. Maya hurle de plus belle, Lisa renverse son verre d’eau dans sa crêpe (mais elle aime tellement les crêpes au chocolat que cela ne la gêne pas plus que ça), je me lève et commence à me balancer frénétiquement pour bercer Maya (sans succès), pendant ce temps, Lisa se met du chocolat absolument partout et moi je mange mes tapas debout et à toute vitesse (des petits calamars et des crevettes avalés tellement vite que je serais bien incapable de dire s’ils étaient bons ou pas) tout en m’étranglant à moitié avec mon vin (que je n’aurai malheureusement pas pu finir…). A ce stade, je suis prise de fous rires nerveux (mieux vaut en rire qu’en pleurer…). La belle image d’Épinal du début a pris cher, les gens qui m’entourent ne me regardent plus avec tendresse et admiration mais avec un mélange d’horreur, d’exaspération (les cris de Maya sont vraiment forts) et de pitié (“j’aimerais pas être à sa place” se disent-ils). Je veux déguerpir vite fait bien fait avec ma petite troupe, mais Lisa ne veut pas abandonner sa crêpe. Finalement, une fois la crêpe et les calamars engloutis, nous partons en essayant d’être le plus dignes possible (pas facile).

Retour à la maison. Bain, repas, lessive (j’ai changé à peu près 5 fois de hauts pendant la journée, merci Maya et tes régurgitations :-)), rituel du coucher, biberons, couches…. Il est 23h30, je suis ratatinée et  me prépare à affronter une autre nuit de folie. Être maman, c’est décidément lessivant. Mais que ne ferait-on pas pour nos petites merveilles qui nous font tellement fondre au quotidien?

7 Responses to “Journal de bord d’une jeune maman”


  1. Ronan

    Faites des enfants qu’ils disent!!! En tout cas, vu d’ici, ça nous fait bien marrer! Vivement le mois de juillet qu’on fasse connaissance avec le petit démon!
    En attendant, banane hiver serre au dormeur de l’extrême!!!

  2. Caroline

    Et si Maya était tout simplement traumatisée par The Wire et faisant des cauchemars la nuit avec Omar et sa balafre ? C’est pas de son âge… Regarde plutôt les teletubbies !
    Good luck en tout cas, je pense bien à toi, d’autant plus que mon projet de voyage à New York est à nouveau reporté aux calendes grecques.
    En attendant, tu peux passer voir mon blog de tricot, et passer commande pour Maya, j’ai pas mal de bébés autour de moi à habiller et je commence à pas me débrouiller.

  3. Aure

    tjs excellent ces recits de mes petites nièces !! Bon courage et effectivement, on a hâte de vous voir tous les 4 ! C’est férié aujourd’hui donc j’en profiterai pour vous passer un petit coup de fil ce soir.
    bisous !
    Auré

  4. Benoit

    Coucou Adeline !!
    C est genial de te lire dans ce blog! J avoue que c est enfin la premiere fois que j arrive a me loguer … Avec Janet on a beaucoup aime ta description de la journee type “Jeune Maman” … non tu n es pas seule !! Au moins 99.9% des jeunes meres sont passees par la. Ici a la maison nous en sommes a un nouveau stade: les 2 petits dorment bien … mais des 5 heures du matin … c est la teuf dans le salon: courir dans tous les sens, sauter sur le lit de leurs parents, crier … ils adorent 🙂
    En tout cas felicitations pour tes deux princesses. Elles sont magnifiques et on a hate de les voir.
    On vous embrasse fort tous les 4 … et bien sur bon anniversaire au jeune Papa.

  5. francoise

    Fameux.
    Tout à fait ça la dure vie d’une maman !
    De gros bisous à vous 4

  6. PASSAVY JACQUES

    z’avez vu? hein?
    eh ben, c’est pas fini!
    bon courage quand même…

  7. Anne

    Ah la la, qu’est-ce que je suis contente d’etre sortie de cette galere… mais quand je te lis, c’est comme si j’y etais, la sueur qui perle a grosses gouttes a toute mise en scene publique du chaos familial, les yeux et le cerveau sur off,… courage: plus qu’un an et ca commencera a etre vivabl,e et surtout la vie recommencera a avoir une sorte sens –
    Note bien que vous avez quand meme beaucoup de chance avec Lisa, parce que Zoe elle a castagne son frere pendant un an (maintenant ils sont copains comme cochons).
    Je suis de tout coeur avec vous…



1 visitors online now
1 guests, 0 members
Max visitors today: 16 at 04:13 am UTC
This month: 16 at 07-03-2025 04:13 am UTC
This year: 18 at 06-16-2025 11:17 am UTC
All time: 18 at 06-16-2025 11:17 am UTC