De l’Amérique en 2009: pratiques et quotidien
Après presque un an passé à NY, nous commençons à connaître les habitudes culturelles et sociales de ce pays, même si certaines continuent de nous étonner.
Première leçon : l’art d’être invités par des américains (ça nous a pris un an à comprendre ça quand même):
– Premièrement, un américain vous invite toujours chez lui pour une durée donnée: par exemple, brunch entre 11 et 13h ou dîner entre 17 et 19h (ils bouffent tôt les américains, on ne s’y habitue toujours pas). Nous, en bons français, on croit que c’est purement formel, cette histoire de durée limitée, donc on part toujours les derniers des derniers, jusqu’au jour où on réalise que c’est en réalité hyper mal perçu ici de trainer trop chez nos hôtes. Et c’est vrai qu’on assiste, à plusieurs reprises, à des départs massifs et ultra rapides 5 minute avant la deadline fatidique mentionnée dans l’invitation (ce qui serait très mal perçu en France, vous vous imaginez). Bref, après un an de rodage, on a arrêté de passer pour des gros lourds dont on ne peut pas se dépêtrer, et on suit le mouvement, on part en courant avec toute la tribu à H-5minutes!!!
– Quand on se fait offrir des cadeaux pour un anniversaire, c’est très mal vu d’ouvrir les paquets en présence des invités. Il faut les ouvrir après, histoire de ne pas gêner les gens qui ont moins les moyens et offrent de petites choses (ça part d’une bonne intention finalement). Mais bon, nous avec nos gros sabots, on avait envie de tout ouvrir tout de suite ou de voir la petite lueur de plaisir dans les yeux du môme à qui on avait fait le cadeau…. et ben non, maintenant on sait pourquoi les gens n’ouvrent pas nos cadeaux, et ce n’est pas parce qu’ils ne nous aiment pas.
– quand nous sommes invités à un pique nique dans Central Park par nos amis américains, notre premier réflexe c’est d’amener une bonne bouteille de pinard à siroter au soleil couchant. Et bien non, ici, il est interdit d’avoir une bouteille d’alcool ouverte à l’extérieur de chez soi ou des restos. Si on se fait choper, on peut se récolter une grosse amende… Bref, cela donne des trucs absurdes comme, par exemple, de remplir de vin des bouteilles de jus d’orange en carton. Autant vous dire que cela perd un peu de son charme de ne pas entendre le doux “pop” du bouchon et de se faire servir un quart de rouge d’une bouteille de tropicana….
Bon au-delà de ces différences sociales un peu étonnantes, voilà ce qu’on aime aux Etats-Unis:
– le côté cosmopolite de la ville : plus de 100 communautés vivent à NY parlant 120 langues différentes (chiffres trouvés dans la BD “No Sex in NY” de Riad Sattouf, dont je vous conseille d’ailleurs le dernier film Les Beaux Gosses!). Bref, tout ça pour dire que le quotidien est polyglotte ici, et qu’on est confrontés à tous les accents du monde, ce qui donne parfois des situations absurdes (genre je commande un plat par téléphone dans un traiteur chinois, je ne comprends rien à leur anglais à fort accent chinois, ils ne comprennent rien à mon anglais à fort accent français, bref, je me retrouve avce du poulet pané que je ne peux pas manger alors que j’avais commander du boeuf au basilic…. J’exagère à peine). Dans la crèche de Lisa, on trouve facile une dizaine de langues parlées par enfants et parents : espagnol bien sûr, mais aussi russe, chinois, coréen, polonais, hébreu (beaucoup beaucoup d’hébreu), allemand, etc… C’est chouette pour les enfants qui sont confrontés au quotidien à cette tour de babel!
– la gentillesse des gens qui vous abordent dans la rue pour vous aider à trouver votre chemin, s’ils vous sentent perdus. En bon Parisien, on réagit avec suspicion et méfiance au début, on se demande “mais qu’est-ce qu’il nous veut celui-là”, surtout quand il n’a pas la tête de l’emploi (genre un type avec des piercings partout). En fait, non, les gens sont juste sympas pour être sympas, c’est tout, et c’est bien agréable.
– les hamburgers : on ne dira jamais assez à quel point les burgers sont bons ici. Et pis ils font plein de variantes chouettes. Burger au guacamole, burger au bleu, burger à la mozarella, burger hyperprotéiné (avec oeuf et bacon), miam!
– les shows satiriques à la télé, sur les chaines câblées, notamment le célèbre Daily Show avec John Stewart et le non moins fameux Colbert Report. Tous ces shows sont dix fois plus décapants que n’importe laquelle de nos émissions politiques. Bon on avoue, on comprend pas toujours tout, et c’est parfois très frustrant de voir tous les gens hilares à la TV, et nous comme 2 couillons dans notre canapé…. Mais ces shows contrebalancent efficacement la tendance ultraconservatrice et parano de Fox News!
Et maintenant un petit brief de ce qu’on n’aime pas:
– les américains ne connaissent pas les surgelés, on trouve 3 malheureux petits pois congelés dans les magasins, mais rien d’autre. Pour une inconditionnelle de Picard comme moi, c’est un vrai choc. D’ailleurs, n’y-a-t-il pas une place à prendre sur le marché américain des surgelés? Bon je sais ça n’a rien de très excitant, le surgelé, mais ma foi, il peut y avoir de vrais opportunités 🙂 Avis aux entrepreneurs parmi vous!
– l’obligation de se marier pour exister en tant que couple. On a l’impression d’être projetés 100 ans en arrière en arrivant ici. Pas de couverture sociale pour le concubin, pas de visa longue durée, etc… et même s’il y a un enfant (voire c’est encore pire car cela prouve qu’on vit dans le pêché).
– La clim partout, tout le temps et surtout les chocs thermiques que cela nous fait subir, quand on passe de 40° dehors à 12° à l’intérieur (mais pourquoi pourquoi ne peuvent-ils pas mettre 18-20°?).
– La coût de la vie : tout est hors de prix, surtout à NY, ce n’est pas un scoop. Mais quand on le vit au quotidien, on hallucine. La bouffe, les loyers, la crèche, on a parfois l’impression de jouer au monopoly.
– La pub à la TV: impossible de regarder un film à la TV américaine avec des coupures publicitaires toutes les 10 minutes…. même pour les news, c’est tout juste supportable. Surtout que 50% des pubs traitent des assurances qui se font des couilles en or sur le dos des malades, à coup d’images pathétiques et émotionnellement fortes…
Les films deviennent tellement longs à force de coupures que les chaines les amputent copieusement de plusieurs scènes afin de les faire tenir dans les deux heures de programme. Un comble.
– La censure cinéma : hélas, je n’aurai pas la chance de voir le dernier film à scandale de Lars von Trier, Antichrist, dans sa version originale. Pour le public américain facilement choquable (soi-disant), une version soft du film a été prévue. Qu’on aime ou qu’on déteste ce film, ce n’est pas la question. Personnellement, ça me dérange de ne pas avoir accès au film qui a été diffusé sur les écrans français depuis 2 mois….
Vos histoires sont toujours tres interessantes, mais ce petit compte-rendu est encore mieux je trouve, tres bien écrit en plus, ironique mais pas offensif. Franchement, vous devriez songer a ecrire un bouquin. Je viens de lire ‘A year in the merde’ de Stephen Clarke, une histoire presque vraie de son annee passée en France (il est Anglais), ou il decrit et analyse les differences culturelles entre les deux pays (bouquin genial, et hilarant!) Vous devriez ecrire un livre dans le meme genre, vous auriez beaucoup de succes j’en suis sure!
Bises
Dur dur… respecter les horaires… mais ils sont fous !
C’est tellement agréable de déborder. Qu’est-ce qu’ils peuvent être cadrés et pudibonds nos chers américains.
De bons hamburgers, ça doit être chouette autre chose que nos mac Do pas terribles. Et qu’est-ce que vous racontez bien tout ça !
Nous nous sommes en pleine recherche d’appart pour Maxence à Nice.
Bises à vous 3
Adeline,c’est vraiment un plaisir de vous lire avec votre humour et votre façon très frenchie de voir les choses!AAAh, c’est peut être dommage mais franchemenr cela ne me donne pas envie de traverser l’océan, déjà que la Sioule cela devient un peu dur!!Ici, Guillaume est en vacances avec nous et Chloé n’est pas loin.. du vrai bonheur de les avoir. Bisous à tous les trois.Brigitte