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Des nouvelles automnales

Salut c’est Maya. Cela fait un petit bout de temps que je n’ai pas écrit mais les journées filent à une vitesse de dingue à la crèche.

Alors quelles sont les nouvelles de notre côté ? Lisa a fait sa rentrée à l’école, et découvre les joies de lire et d’écrire, en français et en anglais, et elle se débrouille plutôt bien je trouve.  Elle prend tous les matins son petit schoolbus jaune, comme une grande, ça m’impressionne vachement. Elle a aussi perdu 2 dents de lait, un peu gore je dois dire, la dent qui s’en va, mais elle, elle était fière et  ravie. Et puis la petite souris est passée pour son plus grand bonheur. Enfin je dis la petite souris, mais bon, Lisa, elle sait bien que cette souris, c’est papa et maman. Elle leur a demandé direct un jour, genre : « la petite souris, c’est vous en fait, non ? ». “Euh ben oui”, a répondu maman penaude. « Et le Père Noël aussi, non ? ». “Euh ben, euh” a répondu maman. Ca c’est la faute de mon oncle Aurélien : l’an passé il s’était déguisé en Père Noël à Briançon, mais il avait sa barbe qui se cassait la figure tout le temps, alors Lisa, ça, ça l’a fait cogiter, un Père Noël avec une barbe branlante, c’est pas sérieux.
Tout cela n’est d’ailleurs pas pour déplaire à papa qui ne comprend pas bien pourquoi on s’évertue tant à faire croire à des gamins qu’il y a “un vieux barbu dans le ciel (ou au Pôle Nord) qui pense à eux et juge leurs actions afin de determiner la nature des cadeaux au moment du bilan annuel”… être un gentil humain, ca doit pouvoir venir d’un autre type de réflexion, non mais!

De mon côté, plein de nouvelles aussi : j’ai lâché ma tétine en septembre, je dors dans un lit de grande fille, je suis (presque) propre, et je dis plein de phrases, en français, en anglais, en franglais (I want manger, I want dodo…), avec les mots dans tous les sens, mais l’un dans l’autre papa et maman me comprennent. J’adore faire de la peinture, découper, jouer avec mes bébés, faire la dînette.  Surtout surtout, j’adore faire semblant qu’il y a un lion qui m’attaque, alors je marche à pas de loup en disant chuuuuut, pour ne pas qu’il me voie. Je suis super polie, je dis toujours des grands « merci » et des grands “pardon”, et quand Lisa s’excuse pour un truc pas sympa qu’elle m’a fait, je lui réponds, très cool, « c’est pas grave ». Le matin, en me réveillant, je demande toujours : “as bien dormi, papa? as bien dormi, maman?”.

Globalement, Lisa et moi, on continue à bien rigoler ensemble, quand Lisa n’est pas là, je tourne en rond comme un lion en cage. On joue beaucoup à la maman et à la petite fille toutes les 2, Lisa c’est ma maman et elle m’appelle « chérie », c’est trop fun. Bon on se chamaille aussi non-stop,  ça dégénère souvent,  et ça rend dingues papa et maman de nous entendre hurler.

Côté actualités des Etats-Unis : on peut dire que les 2 dernières semaines ont été intenses ! On s’est pris un bel ouragan en pleine tête, et autant Irène, c’était du pipi de chat, autant Sandy nous a bien décoiffés. Enfin, je dis nous, mais de notre côté on a plutôt été épargnés, les hauteurs de Manhattan ont bien résisté. C’est le Sud de la ville  qui a trinqué, les gens se sont retrouvés sans électricité, ni eau, avec des stations de métro littéralement submergées. Certaines parties de New York et du New jersey ont été ravagées.
Bilan des opérations : des vacances forcées pour Lisa  car les écoles sont restées fermées pendant une semaine et un étudiant français que nous avons hébergé chez nous quelques nuits car le pauvre s’était retrouvé sans logement du jour au lendemain.

Et enfin, la ré-élection de Barack Obama cette semaine. Pas que son bilan soit positif en tout point, mais quand on voit l’état du Parti Républicain, qui vante les vertus du libéralisme côté économique, et les dénonce côté mœurs, on ne peut qu’être effrayé : que la question de l’avortement soit un des thèmes clés de la campagne est déjà effarant en soi pour un Français (surtout à côté des guerres, du chômage et de la pauvreté), mais quand en plus on entend d’ardents républicains expliquer que les viols relèvent de la volonté divine (qu’ils sont vilains ces dieux!), ou encore qu’aucun enfant ne peut naître d’un viol (car le corps de la femme va spontanément se protéger, ben voyons), là on tombe carrément à la renverse. Bref, je m’enflamme, mais bon aucune femme, si jeune  soit-elle, ne peut laisser passer ça, pas vrai ? En tout cas, cette dernière ligne droite de la campagne a bien passionné Lisa, qui s’est révélée une ardente défenseuse de Barack Obama : elle voulait qu’on lui envoie des messages pour lui dire qu’on le soutenait, et in fine elle  très déçue qu’il ne soit pas présent dans notre salon à nous pour nous annoncer qu’il avait gagné.

Allez ciao et à bientôt!

L’école des grands

Aujourd’hui, 6 septembre 2012, Lisa a fait sa rentrée dans l’école des “grands”.

Aux Etats-Unis, l’école commence officiellement à 5 ans, c’est le Kindergarden, et c’est aussi symbolique que l’entrée en CP chez nous.  On a trouvé une école publique billingue français-anglais  (3 jours complètement en français et 2 jours complètement en anglais, avec la même maitresse) avec un chouette programme après l’école (qui finit à 15h) : Lisa va pouvoir faire danse, théâtre, cours de cuisine et robotique.  J’insiste sur le côté public car depuis 4 ans, on se ruine à payer des crèches privées – aux USA en effet, l’école n’est obligatoire qu’à partir de 5 ans donc aucune structure publique n’est prévue avant cet âge.

Bref, ce matin, Lisa était excitée comme une puce, elle avait mis sa plus jolie robe et fourré toutes ses affaires de classe  dans son super sac-planètes,  dont un énorme classeur blanc qui m’a paru démesuré pour un enfant de 5ans, mais bon on ne discute pas la liste des fournitures scolaires.

Nous sommes arrivées toutes les 2 à l’école en gambadant et avons été introduites dans le réfectoire où on rassemblait les enfants par classe. Et là, petit choc: c’était la jungle! Des enfants entre 5 et 12 ans qui couraient partout et qui semblaient gigantesques par rapport à ma crevette, des parents exténués par 2 mois de vacances et qui n’avaient qu’une hâte, laisser leurs mômes aux institutions pour qu’elles s’en dépatouillent, d’autres parents terrorisés à l’idée de laisser pour la 1ère fois leur précieux rejeton, des petits qui hurlaient….

Lisa a perdu une bonne partie de son panache (et moi aussi) et je l’ai vue disparaître vers sa classe avec un air terrorisé, genre le petit chat de Shrek qui a peur et qui lève ses grands yeux noirs d’un petit air suppliant. On s’est retrouvées avec 3 autres mères françaises, le menton tremblant, dans le réfectoire, avec toutes les angoisses de môme qui remontent à la surface.  On s’est rassurées mutuellement, genre “ta fille, ça avait l’air d’aller, toi, hein!” (ah bon, tu trouves vraiment????).

Ensuite on a tourné comme des lions en cage pendant2 heures, car cette rentrée ne durait qu’une demie-journée (certainement plus pour ménager les parents que les enfants). Et finalement, on était tous là à la sortie des classes pour attendre notre progéniture, comme si on allait nous annoncer un verdict terrible. Et finalement Lisa est sortie, m’a vue et a lâché un grand sourire. Ouf, on avait survécu à cette première journée!

Honnêtement, je ne pensais pas que cette première vraie rentrée me ferait un tel effet. J’ai essayé d’expliquer à Lisa pourquoi j’étais émue, je lui ai sorti des phrases genre “je ne t’ai pas vue grandir, c’est fou”, ce à quoi elle m’a répondu en toute logique “ben maman, tu dis n’importe quoi, tu m’as vue grandir enfin, t’étais là tout le temps” – euh oui c’est vrai. Bon, bref, j’ai arrêté les figures de style mais j’ai pensé en moi-même que le temps filait vraiment vite et que c’était un grand bonheur de voir grandir nos tout-petits.

Je profite de ce petit post pour raconter très vite notre chouette été en France, où nous avons combiné Saint Raphaël (la mer, le sable partout, les sardinades, le rosé, l’école du cirque pour Lisa, la passion des filles pour Cadix, le chien de Brigitte & JM), Paris (la cité des sciences, la fête foraine des tuileres, les piques niques avec les copains et en famille, la virée à Colombes où Lisa et Maya sont tombées raide dingues de leur nouvelle petite cousine Jeanne), l’Auvergne (Concizes est un petit paradis sur terre peuplé de bonne compagnie, de cochonailles, de bonnes bouteilles, et de moutons), Tours (mention spéciale à Lulupark, au zoo de Beauval et à la guinguette des bords de Loire qui ont fait le bonheur des petits et des grands). Nous avons fini par un petit séjour en amoureux au festival du film de Locarno, avec un hôtel romantique au bord du Lac majeur.

Isabelle

Mon amie Isabelle s’est éteinte cette nuit. Elle avait 47 ans.

J’ai rencontré Isabelle il y a 4 ans, presque jour pour jour. C’était 2 mois tout juste avant de partir vivre à NY. Je me rappelle encore l’entretien que je lui ai fait passer pour venir travailler avec moi chez Europa Distribution.

Après un mois de travail ensemble, je savais que j’avais trouvé mon âme sœur en termes de travail. Nous nous  comprenions parfaitement, tout était facile.

Je suis partie à NY, et nous avons commencé à nous appeler tous les jours, sur skype, comme si nous partagions un vrai bureau.

Après 3 mois, j’ai compris qu’Isabelle était bien plus qu’une simple collègue : c’était devenu une amie, peut-être même une grande sœur. Nous nous ressemblions beaucoup, nous avions vécu des choses similaires (le décès de nos mères quand nous étions encore jeunes) et nous avions la même approche de la vie et du travail.

Nous nous retrouvions lors de nos déplacements professionnels dans tous les coins de l’Europe: San Sebastian, Annecy, Sofia, Berlin, Cannes, Locarno, Bruxelles. Nous bossions,  mais surtout nous parlions et rigolions tellement ensemble, autour d’un bon repas et d’une bonne bouteille. Elle venait régulièrement me voir à NY; quand j’étais à Paris, j’habitais chez elle.

Ensemble, nous avons fait grandir Europa Distribution, et l’avons transformé en acteur incontournable du cinéma européen.

Ensemble nous avons décidé de créer une société, Black Rabbit Film, pour pouvoir mener à bien tous les projets qui nous passionnaient. Nous étions complémentaires, elle, l’avocate fiscaliste reconvertie au cinéma indépendant, moi, la littéraire de service suffisamment pragmatique pour envisager le côté business des choses. Nous formions un duo de choc, nous nous stimulions mutuellement. Nous avons produit notre premier court-métrage, créé des passerelles entre cinéma indépendant américain et marché européen, développé un atelier professionnalisant en Jordanie pour des distributeurs de film de la Méditerranée. Nous étions sur tous les fronts.

Mais la maladie est arrivée. En Septembre 2011. Je me rappelle encore ce coup de téléphone terrible, un matin : c’est un cancer.

Dans ma tête sont revenus tous les flashbacks de la maladie de ma mère.

Mais Isabelle a pris le taureau par les cornes. Elle a abordé sa maladie comme on aborde un problème qui a forcément une solution. Elle a continué de travailler, de se déplacer, de prendre des cours de danse. Après sa  première chimio, elle s’est rasée la tête comme pour avoir le dessus sur la maladie, et non pas la subir.

Après 4 mois de chimio et une opération, elle était toujours aussi resplendissante. Personne n’aurait pu se douter de son combat contre la maladie. Mais les résultats sont tombés, il restait des cellules cancéreuses. Malgré tout, tout le monde, y compris les médecins, y croyaient car sa forme olympique constituait un gigantesque pied de nez à la maladie.

Puis les premières douleurs dans le ventre sont arrivées. Nous avons passé ensemble un festival de Cannes tranquille, elle était fatiguée, mais elle faisait les RDV, puis allait se reposer. On a dîné ensemble, rigolé. Beaucoup parlé aussi : je suivais sa maladie et ses traitements au quotidien, nous en parlions beaucoup, de manière très naturelle. C’était sa grande force : nous faire oublier par sa présence rieuse la maladie tout en étant très lucide sur sa condition. Nous avons fait une montée des marches ensemble, pour voir AMOUR de Michael Haneke. Nous étions bouleversées par le film et elle m’a dit alors cette phrase terrible : « cela ne donne pas envie de vieillir ». Si nous avions su.

Puis tout s’est accéléré. Je n’ai rien compris. Comme si son corps, après tous ces mois de combat, avait lâché d’un coup.

En 3 semaines, elle est partie.

Tout s’est brouillé en moi. Isabelle avait 47 ans, ma mère avait 47 ans. Après avoir perdu une maman, j’ai perdu une sœur  de coeur, une amie, une associée, une collègue. Je l’ai perdue dans les mêmes conditions, celles qui font croire pendant des mois que tout est encore possible, avant d’anéantir l’espoir et de vous laisser face au vide, à la mort, au manque.

Isabelle, tu as été l’une des personnes les plus importantes pour moi. Je ne t’ai connue que 4 ans, mais ces 4 ans furent suffisants pour que tu me marques à jamais. Nos conversations, ta voix rieuse et douce vont tant me manquer au quotidien. Nos projets, je les mènerai jusqu’au bout, pour toi, pour nous. Et tu resteras toujours là auprès de moi, au fond de ma tête et de mon cœur, avec ta joie de vivre, ta combativité, ta douceur, ton port de reine, ton intelligence.

Je pense aujourd’hui à tous ceux qui sont partis trop tôt : ma mère, Christine, mon oncle Michel, et maintenant Isabelle. Je pense aussi à tous ceux qui restent, les maris, femmes et conjoint(e)s, les enfants, les frères et sœurs, les amis, les collègues, tous ceux qui ont l’immense privilège de pouvoir continuer à jouir de la vie, de ses petits comme de ses grands bonheurs, mais qui doivent aussi apprendre à vivre avec ce manque, ce vide terrible au quotidien.

La photo de la semaine (6) : just dancing

Fire Island

Nous avons passé le WE de Pâques à Fire Island, une petite île à 1H30 de NY.  Bilan du WE : dépaysement complet.

L’île, entièrement piétonne (on y accède par un ferry) est réputée pour son tourisme pendant l’été, mais à cette époque de l’année, elle est vide. On avait la mer, les plages, les rues piétonnes, les biches errantes (oui oui il y a plein de biches) rien que pour nous (quasiment). Au programme donc : chateaux de sable, chasse aux oeufs de pâques, observation des biches, méditation sur la vie face aux vagues, barbecue, et balades en chariot à bébés!

Dans la série “je me fais plaisir mais je ne dépense rien”,  on a sous-loué notre appart pendant le WE pour pouvoir se payer ce petit voyage. Mais pour ajouter une touche folklo, et en contre-partie du prix modeste de la location de la maison, la propriétaire était sur place et occupait l’une des chambres. La maison avait un charme désuet, mais aurait nécessité un bon coup de nettoyage et de rafistolage.   La proprio aussi d’ailleurs! 75 ans, ancienne prof, réalisatrice de films documentaires pédagogiques (qu’elle essayait de me refourguer pour que je les distribue en Europe… ben voyons), et manifestement très seule : elle avait besoin de compagnie et était donc ravie de nous avoir sous la main!

Le ponpon, ça a été quand elle s’est incrustée dans un petit resto avec nous (le seul ouvert sur l’île) et a commencé à pourrir la serveuse parce que le menu était trop cher!!! Situation surréaliste s’il en est, on lui a rappelé gentiment que personne ne l’avait obligée à venir avec nous au restaurant. Bref, au final, elle s’est entichée de Lisa, qui le lui a bien rendu, surtout lorsqu’elle s’est vue offrir un escargot qu’on a du trimballer jusqu’à NY, car “l’escargot, c’est mon ami”. Lisa, amie des bêtes… (d’ailleurs à force de caresser des chiens, elle s’est chopée des tiques!!!)

Les filles

Maya a eu 2 ans samedi 31 mars. Incroyable comme le temps file. On a fêté ça dignement, au champagne et au foie gras, et Maya a eu une jolie trotinette et un casque qui lui tombe sur les yeux pour qu’elle arrête enfin de piquer  la trotinette de sa soeur.

Je profite de ce post pour donner des nouvelles des 2 minettes, car cela fait bien longtemps!

– MAYA

Mensurations : 2 ans, 87cm, 10,5kgs, et plein de dents et de cheveux (plus longs que ceux de Lisa!!).
Maya est maintenant une vraie petite fille, en pleine phase Terrible 2, et si elle nous a dupés pendant un an avec ses sourires et son côté ultra facile, il faut bien admettre maintenant que cette petite a une personnalité aussi explosive que sa soeur (elle a été à bonne école, remarque).
Ce qu’elle aime faire en ce moment :
1/ Préparer des gâteaux au chocolat avec Lisa et lécher le plat en s’en mettant partout
2/ Faire la petite maman avec ses poupées et les trimballer partout en poussette, leur faire des bisous et parfois les jeter violemment par terre.
3/ Essayer les chaussures de tout le monde, et notamment celles de sa grande soeur, ce qui rend Lisa hystérique
4/ Vider le sac de maman

5/ S’installer confortablement dans son petit fauteuil orange pour boire son bib, ou lire un bouquin
6/ Trouver le chocolat dans le frigo, se servir et devenir dingue quand on lui  reprend de force
7/ Manger. Maya a TOUT LE TEMPS faim, ça doit être son côté américain qui ressort. Après avoir du me battre avec Lisa pendant des années pour qu’elle mange quelque chose, je me bats maintenant avec Maya pour qu’elle ne passe pas sa vie à table. Comme quoi on n’est jamais content!
8/ Aller au lit le soir : Maya réclame son lit vers 20h30 et se jette dedans avec délice. Quel bonheur pour nous parents.
9/ Dire plein de petits mots et de petites phrases dans les 2 langues : pain, choco, au bain, hi, bye, “I want to go to go” (va savoir pourquoi il y a 2 fois to go!),  yeah, non, chaud, shoes, biberon, à boire, c’est bon, I want miam miam, on y va, Lisa tapé (comprendre Lisa m’a tapée, ce qui d’ailleurs n’est pas toujours vrai…), un gros (comprendre un gros morceau de chocolat), wowo (un mélange de water et eau), je sais pas, c’est là-bas,  et plein d’autres choses qu’on ne comprend pas.
13/ Regarder Elmo, la muppet rouge, et Trotro (Coco comme elle dit) en boucle.
14/ Courir après les “cuicui” (les oiseaux) et les écureuils et hurler de rire quand ils s’enfuient
15/ Bouger son corps sur les tubes  de Lady Gaga
16/ Sortir du bain saucissonnée dans une serviette

– LISA

Lisa est une grande fille qui parle bien en français comme en anglais (on est trop jaloux de son accent), avec quelques anglicismes par ci par là (“c’est quoi ça pour?” dit-elle toujours), à l’imagination toujours aussi débridée et à l’énergie toujours aussi débordante (impossible de faire 100m avec elle sans qu’elle saute et grimpe partout, et consécutivement se croute….)
Ce qu’elle aime faire en ce moment :
1/ Découvrir la magie des lettres  : Lisa et s”amuse à trouver la lettre par laquelle commence chaque mot. Elle a écrit ses premiers mots seule il y a 6 mois, et émotion, émotion, son premier mot fut MAMAN. Elle apprend à écrire plein de petits mots en ce moment.
2/ Faire des additions et faire des expériences avec les “produits chimiques”, pour le plus grand bonheur de son père.
3/ Faire des petits jeux de société, mais attention, il faut qu’elle gagne, sinon ce n’est pas drôle mais alors pas drôle du tout.
5/ Ne pas se coucher : contrairement à sa soeur, aller au lit n’a jamais été quelque chose de particulièrement excitant pour elle, donc elle développe moults stratagèmes chaque soir pour ne pas se coucher : première technique : “maman, laisse moi te dire une dernière chose, c’est important”, et hop c’est parti pour une longue histoire, 2ème technique : “je veux faire pipi” et si on lui répond “mais tu as déjà fait”, elle réplique “mais le pipi va encore sortir!!”, 3ème technique : roder silencieusement dans le couloir.
6/ Faire la fête avec ses copines/copains et leur déclarer sa flamme : “You’re my best friend forever forever and there will never never never be another friend like you for me” dit-elle à sa copine astrid; Ou bien changer d’amoureux : entre Dawson, Ramses et Max, son coeur balance.
7/ Désarmorcer une situation où elle sent qu’elle a abusé en disant “Blague!”
8/ Nous manipuler quand on la gronde en nous disant des trucs genre “ça me fait pas plaisir quand tu me dis ça, ça me “fait” triste (encore un anglicisme!)
9/ Nous sortir des trucs qu’elle nous a entendus dire, genre : “c’est le bordel ici” (quand l’appartement est pas rangé), “tu te fous de moi, maman?!” quand je lui dis un truc qui lui va pas. Difficile de garder son sérieux, parfois.  Ou quand je lui demande de faire quelque chose, elle me répond “puisque tu  me le demandes gentiment maman, je vais le faire” – ben voyons!!??
10/Regarder des films : Lisa a une vraie passion pour les films et une capacité de concentration dingue. Et on commence à se faire plaisir avec elle en lui faisant découvir Mary Poppins, Le Magicien d’Oz ou Star Wars (je vous laisse deviner qui lui montre quoi :-))
11/ Cuisiner avec le kit cuistot reçu à Noël!
12/ Chanter Petite Marie de F. Cabrel à tue-tête avec maman.

Un Noël en France

De retour sur le blog pour donner des nouvelles après une très longue pause….

Après un automne new-yorkais tranquille, ponctué de cueillettes de pommes, d’une escapade à Washington sur les traces des héros d’une autre série qu’on adore, A la maison blanche (West Wing), de citrouilles et déguisements à gogo pour halloween et de la visite de Jean-Pierre (le papa de Gaël), nous avons pris le chemin de la France. D’abord moi, seule avec les 2 filles  – imaginez moi, coincée seule dans l’avion pendant 9h avec les minettes et chargée comme un baudet, encore une expérience de l’extrême.

Les filles ont été déposées vite fait bien fait à Tours, dorlotées pendant une semaine par mamido et antoinette, la tante de Gaël, pendant que je courais la France et l’Europe.

Puis Gaël nous a rejoints pour 2 semaines de folles fêtes. Première semaine tourangelle avec les Chagrot et mon père où nous avons festoyé matin midi et soir.
Deuxième semaine à Briançon où toute la famille s’était réunie pour l’occasion : 17 adultes, 6 mouflets entre 15 mois et 4,5 ans, mazette, l’ambiance était là. Le 24 décembre fut un grand moment festif marqué par quelques temps forts :
– Préparation d’une grande tablée de 16 personnes dans un espace de 20m2,  on s’est tenus chaud quoi!
– le civet de biche de Tatie Brigitte
– une bonne nouvelle pour moi : je vais être tante en juillet! 2 annonces de grossesse le soir de noël (Dorothée et Laetitia), c’est super festif.

– le déguisement en Père Noël d’Aurélien avec la barbe qui se cassait la gueule. Les enfants étaient scotchés/ravis/effrayés selon les âges, mais surtout cela a fait grave cogiter Lisa pendant toute la soirée jusqu’à arriver à la conclusion suivante, vers minuit : “mais maman, le père noël, c’était aurélien??!!”. Ah la magie de Noël!!
– l’hystérie des petits comme des grands face aux cadeaux
– les 17 bouteilles de champagne/vin qui y sont passées : mention spéciale à ma tante Françoise, qui, servie généreusement par mon père et mon oncle Jean-Marie, a fini la soirée en gloussant légèrement plus que de coutume!

Mais ce 24/12 n’était que le début d’un grand séjour tonitruant :
– Ski et surf pour les petits et les grands – Lisa, après quelques cours, a décroché son ourson sous l’oeil plein de fierté de ses parents (un moniteur nous a même annoncé que notre fille serait championne de ski!!). Et pour nous, sensations retrouvées après 4 ans de pause due à l’exil américain.
– Sortie chiens de traineaux à Névache organisée par Brigitte et Dominique. On s’est pelés les fesses, mais on s’est pris de sacrées sensations avec montées d’adrénaline garanties.
– Sorties raquettes pour les plus courageux (ben oui, ça monte)
– Bains thermaux à Monétier-les-bains : bains brûlants en extérieur avec vue sur la montagne enneigée, que demander de plus? Mention spéciale à notre dégaine à tous car nous avions, pour la plupart, oublié nos maillots de bain, donc on a fait avec les moyens du bord.
– Grandes tablées le soir au milieu des hurlements d’enfants crevés (merci quand même au petit âne Trotro qui m’a permis de passer des soirées à peu près tranquilles, Maya le regardant en boucle sur l’ipad).
– Seule une chose manquait dans ce beau séjour familial : ta présence, maman, toi qui aurais du être là parmi nous pour festoyer et pouponner dans ce lieu que tu aimais tant. Pas une minute ne s’est passée sans que nous pensions à toi…

Après cette parenthèse enchantée , retour sur Paris en pleine tempête de neige (3h tout de même pour franchir le col du Lautaret, à 5h du mat, avec 2 enfants fiévreuses à l’arrière!).

Réveillon du nouvel an tranquille avec les vieux potes: Adrien et Camille, Anne-Laure et Cédric et nos 6 marmailles. Ca faisait du bien de se retrouver tous ensemble autour de blinis et de champagne!

Puis ce fut l’heure du départ pour Gaël – nous sommes restées toutes les 3 à Paris, dans un appart que j’avais sous-loué, un peu délabré mais charmant, et surtout situé Bd St Germain, ma chère.

Une équipe de choc (Dominique, Christian et Brigitte) s’est alors constituée pour se relayer auprès des filles pendant que je courais les rdv professionnels parisiens. Les petites étaient ravies, balades, manèges, aquarium (où il y a un bassin pour caresser les poissons, Lisa et Maya étaient tellement emballées qu’elles ont quasiment plongé dedans). Moi j’ai fêté mes 32 ans avec la famille dans la belle maison toute neuve d’Aurélien & Dorothée, à Colombes.

Puis ce fut l’heure des valises à nouveau (50kgs de bagages en soute tout de même!!) et du grand départ pour NY, home sweet home.

Actualité new-yorkaise

L’actualité américaine des 2 derniers mois fut haute en couleur : nous avons vécu notre premier tremblement de terre en août (bon on n’a rien senti mais tout de même!), suivi quelques jours plus tard de la tempête Irène.

Je peux vous dire qu’on s’était préparés pour affronter un scénario de fin du monde : 18L d’eau achetés la veille, des conserves et produits secs, des bougies et des lampes de poche, et on avait même colmaté les fenêtres et rempli la baignoire d’eau “au cas où”! Le plus impressionnant, ça a été de voir la ville se vider le vendredi soir (tempête annoncée pour le samedi) avec des embouteillages comme on n’en avait jamais vus à NY, puis tous les commerces et restos fermer les uns après les autres. NY s’est arrêtée le temps d’un WE, et s’est transformée en ville fantôme. On a hébergé nos copains Klejda et Yuri et leur tribu, évacués de Battery Park City qui se trouve sur les bors de la Hudson river,  et le WE tempête s’est transformé en WE potes avec contemplation des cieux depuis notre roof-top,… alimentée de bières. Car Irène, on l’a attendue pendant longtemps, mais elle s’est fait relativement discrète à NY… Pas qu’on soit déçus (quoique…), mais on s’est sentis un peu couillons après coup avec nos 18L d’eau et nos bougies pour un régiment!

Ceci étant, vivre un tremblement de terre et une tempête en l’espace de quelques jours, c’est tout de même fou. Comme dirait Michele Bachman, candidate tea party aux primaires républicaines : “Dieu a lancé 2 avertissements, qu’est ce qu’il faut de plus au gouvernement pour réagir?”

Ceci me permet de rebondir (quelle transition) sur l’autre aspect omniprésent de l’actualité américaine ces temps ci : les primaires républicaines pour désigner le candidat à la présidence. Au-delà de l’aspect politique évident (ben oui la politique des Républicains en général, on adhère moyen), on est complètement effarés par l’idéologie des candidats qui s’affrontent : globalement, les Américains ont aujourd’hui le choix entre un mormon homophobe (Mitt Romney) qui croit à des choses abracadabrantes auxquelles croient tous les mormons, un chrétien sectaire (Rick Perry) qui se glorifie d’être le gouverneur sous lequel il y a le plus d’exécutions capitales (au Texas), une hystérique réac’ folle de dieu (Michele Bachmann) qui est contre toutes les avancées économiques et sociales des 40 dernières années (elle s’est jamais dit que si on poussait son raisonnement jusqu’au bout, elle, une femme, n’aurait jamais pu accéder à des fonctions politiques aussi importantes)  et un libertaire pur (Ron Paul) qui rêve d’un pays sans gouvernement, où les volontés rationnelles  de millions d’individus créeraient le bonheur de tous (c’est ça, rêve toujours).

Et depuis des mois, ces 4 là (et quelques autres qui passent totalement inaperçus) débattent et débattent encore, et les sondages jouent au yoyo, et les medias aussi. A côté, notre primaire socialiste paraît bien saine…

Face à ce marasme politique, une bonne nouvelle quand même : les Américains savent se révolter et même manifester (on n’y croyait plus!). Depuis plusieurs semaines, des centaines d’entre eux occupent pacifiquement Wall Street, et cela fait du bien de voir que les Américains aussi se mettent à râler. Car c’est vrai qu’ils ont ce côté enthousiaste, optimiste, “rêve américain envers et contre tout” qui a son charme mais qui au bout d’un moment, finit par franchement agacer (bon je sais je fais de grosses généralités là, mais après 3 ans de vie américaine, j’ai le droit).  Même expulsés de leurs maisons, au chômage et sans couverture sociale minimale, les Américains continuent d’avoir le rêve américain du self made man en tête et ne veulent surtout pas payer pour le voisin (on se rappelle comment Obama a galéré pour faire passer son plan de santé – même vidé de sa moelle). Alors quand on vient de France, évidemment, ça fait tout drôle. On se prend même à regretter le côté râleur et cynique des Français (même si après, quand on rentre en France, cela fait une douche froide!).

Allez, voilà pour les nouvelles américaines et à bientôt pour les nouvelles familiales!

La photo de la semaine (5) : “I am your father”

Une soirée chez les Yankees

Dans la série “je m’immerge dans la culture locale pour mieux comprendre ce grand pays dans lequel nous vivons depuis 3 ans”, je choisis “le match de baseball au Yankee Stadium”.

Moi qui n’ai jamais assisté à un quelconque match en France, et qui en général m’ennuie à mourir quand je regarde le sport à la télé (une fois tous les 4 ans, je m’emballe pour le foot ou le rugby, c’est dire), je me suis laissée convaincre par Gaël d’aller voir du baseball au Yankee Stadium, juste pour l’expérience.

Et je dois dire que l’expérience fut plutôt bonne.

Certes, un match de baseball, c’est relativement chiant à regarder car cela dure des heures, et il ne se passe pas grand chose.  Et les baseball players ne sont même pas super sexys et bien bâtis, faute de vraiment faire du sport : en gros ils ont un bras super musclé pour lancer des boulets de canon et des cuisses relativement solides pour piquer un sprint sur 30m, mais à part ça, vraiment, on ne peut pas dire que cela ait l’air épuisant.

Alors pourquoi cette soirée fut-elle aussi sympa?

– Premier point (peut-être le plus important) : le Yankee Stadium vend de la bière sans gluten. Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, chers lecteurs, à quel point ceci est émouvant. D’abord c’est super rare, et rien que pour ça, je lève mon verre (de bière) aux yankees. Ensuite, quel bonheur de se pochtronner à la bière, en communion avec la foule, en mangeant un “seau” (littéralement) de popcorn ultragras (effet hydratant garanti sur les mains, doublé d’un écoeurement certain après quelques bouchées).  L’expérience américaine ultime, quoi.

– Deuxième point : l’équipe des Yankees (et les équipes de baseball en général) n’ont rien à envier à notre fameuse équipe de foot Black Blanc Beur. C’est vraiment LE sport cosmopolite par excellence aux Etats-Unis. Idem du côté du public, avec en plus l’absence de clivage social et le côté intergénérationnel assez épatants : ça va de 6 mois à 99 ans,  du cadre bien sapé aux fans affublés de toute la panoplie aux couleurs des Yankees, en passant par le touriste paumé (nous) qui ne comprend rien aux règles et qui applaudit comme un fou, sans bien savoir pourquoi.

– Troisième point : le côté bon enfant et pas prise de tête. Tout le monde est relax, les vrais supporters s’échauffent de temps en temps mais sans s’énerver, ça danse et ça chante dans les tribunes, et surtout, comme ill ne se passe pas grand chose, les gens se lèvent, vont chercher un truc à manger, à boire, se dégrourdir les pattes, puis reviennent s’asseoir, tranquillou. Pas stressant quoi.

Voilà, je ne dis pas que je vais y retourner (faut pas déconner non plus), mais ce fut une soirée, comment dire, différemment agréable.



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