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Nouvelle série: La photo de la semaine

Juste une petite photo pour commencer une série de post qui va s’intituler “La photo de la semaine”.
C’est pour vous faire partager certains instants plus ou moins fugaces qui se présentent de temps à autre. Là où on se dit “mince, si j’avais l’appareil photo!!!”… et des fois on a l’appareil photo, et on prend “La photo de la semaine”  (au fait, on essaye de dire “mince” maintenant à la maison, pas “putain”, ni “merde”). Oh putain ca fait du bien de dire “merde” et “putain de bordel de merde”… puuuuuuuuuutaaaaaaaaaain !

Bref.
Pour commencer cette série, et pour vous remercier de vos nombreux commentaires, souvent relatifs à la Becks de Maya, voilà une photo de Maya telle qu’on l’a retrouvée ce matin. Au début on a un peu paniqué de ne pas la trouver dans son couffin, mais bon, il faut bien qu’elle le mérite son passeport français….

Maya

Petite Maya,

Tu es arrivée dans nos vies le 31 mars 2010 à 8h28 après m’en avoir fait baver pendant 9 mois (je sais, tu voulais être attendue comme le messie) : retard de croissance, petit trou au cœur, intestin dilaté, diabète gestationnel, j’en passe et des meilleures.

Finalement, tu es tout simplement magnifique (disent les parents objectifs) : grande et mince (49,5cm pour 2,5kgs) et en parfaite santé. Cela valait le coup d’en baver.

Tu es née à New York, c’est quand même la classe, ça, tu seras donc citoyenne américaine et française, ce qui veut dire que – au choix – tu pourras devenir présidente en France ou aux Etats-Unis (euh finalement on ne te le souhaite pas !)

On t’a ramenée à la maison 36h après ta naissance (les Américains ne trainent pas), pour que tu fasses la connaissance de ta grande sœur Lisa qui savait que le « docteur avait sorti le bébé du ventre de maman ». Lisa t’a fait un accueil triomphal : des bisous, des caresses, des câlins, elle prend ses responsabilités de grande sœur très à cœur, elle a tenu à te donner le biberon elle-même et voulait même que tu dormes avec elle dans son lit.

Etre 4 paraît finalement la chose la plus naturelle du monde, et en 2 jours de temps, tu as pris dans nos vies une place considérable.  Nous retrouvons sur ton petit visage les mêmes expressions que sur celui de ta sœur il y a plus de 2 ans ½ et cela nous fait à la fois rire et fondre. Nous réapprenons les gestes oubliés : manier un minuscule nourrisson tout mou de partout, changer une couche riquiqui qui paraît encore 10 fois trop grande (et se faire arroser au passage de pipi quand ce n’est pas autre chose), laver et stériliser 10 biberons par jour et s’inquiéter quand tu manges 1ml de lait de moins qu’au biberon précédent, se lever 50 fois dans la nuit et marcher au radar toute la journée, devenir des pros de l’écharpe de portage.  Et grâce à toi, le système métrique américain n’a plus de secret pour nous : tu pèses 5 pounds et 10 ounces pour 19,5 inches de long, tu manges 1 ounce de lait toutes les 3h…

Lisa paraît gigantesque à côté de toi, et dire qu’il n’y a pas si longtemps, elle était ce minuscule bébé. On a hâte de vous voir grandir toutes les 2.

Et moi je retrouve le bonheur de faire ce que je veux de mon corps : manger du foie gras, des sushis ou du chocolat avec un petit verre de vin, ne plus me piquer 4 fois par jour pour contrôler mon taux de sucre, retrouver le plaisir de mettre un jean plutôt que ces 2 pantalons de grossesse  que je ne peux plus voir en peinture, arrêter de faire pipi toutes les 3 minutes, et surtout, ne plus avoir peur que quelque chose à l’intérieur de mon ventre aille mal sans que je m’en rende compte.

Tu es là, et c’est magique et on va bien s’amuser tous les 4 !

…quelques photos sur picasa

La santé version US

La bataille autour de la réforme de santé proposée par Obama est un mystère pour nous autres Français, qui avons l’habitude d’aller chez le médecin ou aux urgences sans nous poser la question de savoir combien ça va nous coûter. Vive la sécu!

Ici, pour le moment, le système de santé est un cauchemar.

Après 18 mois de vie à NY, voici notre petit bilan :

– sans assurance (privée), impossible de se soigner à NY, ça revient beaucoup beaucoup trop cher. Une visite chez un généraliste coûte minimum 100$, ce à quoi il faut rajouter le prix des médicaments, soit environ 150$ pour n’importe quel antibiotique digne de ce nom. Je ne parle même pas des urgences où les factures peuvent s’envoler très vite (des milliers de dollars pour des choses bénignes).

– Il reste donc la solution de prendre une assurance privée, mais cela coûte cher : environ 300$ mensuels pour une assurance basique, ce qui n’est pas rien. Cette assurance couvre certains frais (les visites chez le généraliste, chez le pédiatre), mais cela ne veut pas dire que vous vous ne vous retrouvez pas avec des factures diaboliques lorsque vous sortez un peu de la routine : une visite aux urgences pour Lisa qui avait besoin de 3 malheureux points de suture nous a coûté la bagatelle de 500$. Quand j’ai râlé, on m’a rétorqué que cela nous aurait coûté encore plus sans assurance…. Ah ben oui alors.
Une amie à nous a du faire hospitaliser sa petite qui avait une grave bronchite, 3 nuits à l’hôpital, même étant assurée, elle a raqué 4000$,… gloups. Je vous laisse imaginer sans assurance…

Je ne vous parle même pas des maladies graves, type cancer. Dans la très bonne série américaine Breaking Bad (que je vous recommande si vous aimez les séries bien noires et bien cyniques), un père de famille respectable découvre qu’il a un cancer et que l’opération dont il a besoin va lui coûter 200 000$ (alors qu’il est “assuré”). Du jour au lendemain, il se met à mettre ses talents de prof de chimie au service de la création de drogues pour pouvoir financer son opération (bon et après il devient dealer et trouve ça super jouissif… ms je ne vous en dis pas plus). Cela pourrait être de la pure fiction, hélas, ça n’en est pas.
Régulièrement à la TV, entre une pub pour le coca et une pub pour les chips, on trouve des pubs qui mettent en scène des gens atteints de cancer, ayant décidé de suivre des traitements pour s’en sortir…. normal quoi. Sauf que la pub souligne bien le fait que, s’ils sont guéris (tant mieux pour eux), ils ont aussi tout perdu: leurs économies, leur maison, leur boulot: la santé contre un niveau de vie décent, donc.
Glauquissime.

– Bilan des opérations : notre rapport à la santé change. Comme je n’étais pas couverte par l’assurance de Gaël l’an passé pour des raisons administratives crétines (réglées entre temps), il m’est arrivé plusieurs fois de laisser trainer une vilaine toux pendant des mois pour ne pas avoir à claquer 250$ jusqu’à ce qu’elle se transforme en bronchite et que là je n’ai plus le choix. Bref, on réfléchit avant d’aller chez le médecin ou aux urgences, ce qui n’est pas toujours bon.
Et beaucoup d’Américains décident tout simplement de ne pas prendre d’assurance : près de 10 millions d’Américains ne seraient aujourd’hui pas couverts, ce qui entraîne un vrai problème de société en terme d’accès au soin.
A NY, les (nombreux jeunes) Américains qui décident de ne pas prendre d’assurance se lancent du coup frénétiquement dans le sport (d’où des salles de gym remplies et des joggueurs partout dans la ville) et dans des régimes alimentaires censés maintenir en bonne santé (genre régime 100% quinoa) en pariant sur le fait que grâce à ce mode de vie sain, ils resteront en bonne santé… Sacré pari quand même…

– L’autre aspect étonnant de ces assurances privées, c’est qu’elles se comportent comme des sociétés commerciales (ce qu’elles sont en fait). Donc à chaque fois que nous recevons une facture un peu élevée, hop je prend mon téléphone, je négocie comme une folle, et l’un dans l’autre, j’arrive toujours à obtenir un rabais (dingue, non????). Mais il faut se battre, avoir le temps de faire ça (et le courage, parce que je vous raconte pas la complexité de la négociation en anglais sur des sujets de santé super pointus), donc plus d’une fois, j’ai laissé tomber, et je pense que beaucoup de gens font ça, ce qui fait les choux gras de ces assurances privées. C’est usant en tout cas.

Alors évidemment, au vu de cette expérience, lorsque Obama a proposé sa fameuse réforme du système de santé, on s’est dit que tous les Américains allaient accueillir cela avec enthousiasme. Erreur…. L’administration Obama a super mal communiqué sur cette réforme, et les habitudes enracinées depuis longtemps sont difficiles à changer. Bilan des opérations : une majorité des Américains est contre la réforme Obama même si lorsqu’on leur explique en détail ce que cela va changer, ils trouvent que cela va plutôt dans le bon sens… Allez comprendre.
Leur grand souci, c’est : comment va-t-on financer tout cela? Evidemment, c’est la vraie question, mais même lorsqu’on leur rétorque qu’à peu près tous les pays développés et civilisés ont trouvé un moyen de financer ce genre de système de santé, ils restent dubitatifs… Les Républicains s’acharnent de leur côté sur cette réforme, et ont déjà obtenu plusieurs amendements qui la vident peu à peu de son contenu, la chaîne Fox News, réputée pour son néo-conservatisme, vient de lancer une campagne de pub agressive contre la réforme (et là on hallucine vraiment), les démocrates sont divisés entre les pragmatiques (mieux vaut une réforme partielle que rien du tout, quitte à la compléter plus tard) et les idéalistes (la réforme amendée par les Républicains ne vaut pas le coup), bref, Obama est dans la panade jusqu’au cou.

Et en attendant, les Américains continuent de banquer ou de ne pas se soigner.

On va voir très prochainement qui gagne… Mais à un niveau plus personnel, nous allons continuer de notre côté à avoir des sueurs froides à chaque fois que nous nous retrouverons à l’hôpital pour des raisons x y (et ces raisons ne manquent souvent pas quand on a un bébé en bas âge) sans jamais réellement savoir combien tout cela nous coûtera… D’ici à ce qu’on se mette à fabriquer et dealer de la drogue à NY, il n’y a pas loin (ouh là là, il faut que j’arrête les séries américaines, moi).

G c’est J et J c’est G . . . !

Salut c’est Lisa. Je reprends le récit de mes aventures pour vous donner quelques détails de notre hiver new yorkais!

Côté températures : l’hiver a été froid, mais beau : grand soleil en janvier, neige à gogo en février. Ce qui nous a permis de faire moult tours en luge, bonhommes de neige et un igloo – papa a mis des heures à construire cet igloo pendant que je me caillais à côté de lui – des fois je me demande qui est l’enfant dans cette famille. Bon c’est vrai qu’il était magnifique cet igloo, je pouvais même me tenir debout dedans et faire une séance papotage avec ma copine Astrid.

Côté sorties : j’ai été pour la première fois au cirque, c’était top, on a vu plein de jongleurs et d’acrobates, et le clown était vraiment marrant. Et puis on a aussi fêté dignement le nouvel an chinois dans Chinatown, il y avait une super parade avec plein de dragons colorés qui dansaient. J’ai aussi découvert les pétards à cette occasion, et depuis je suis grave fan, c’est tellement rigolo ces petits trucs qu’on lance par terre et qui font « pan ». Il y avait aussi des longs tubes en carton pour lancer des confettis dans les airs, ma pauvre maman a bien essayé plusieurs fois de faire fonctionner ce long tube, mais impossible, faut croire qu’elle n’a rien dans les biceps, parce que de mon côté, j’ai réussi du premier coup.

Côté nouvelle maison. Ben ça vous êtes déjà au courant, on a déménagé dans un grand appart que je peux sillonner de long en large avec mon vélo, ou en courant à fond la caisse. D’ailleurs, on a organisé une pendaison de crémaillère samedi dernier, comme ça j’ai pu montrer mon palace à mes copains et on a pu mettre le souk dans ma chambre en déplaçant tous les meubles, en construisant des cabanes et en écrasant des chips et du gâteau au chocolat partout par terre.

Côté piscine. Je prends des cours de natation depuis janvier et en un mot je m’éclate. Je me sens comme un poisson dans l’eau. Je fais du crawl avec mes bras, je découvre les battements de pieds, je fais des bulles dans l’eau, je mets mes oreilles dans l’eau (bon ça j’admets, je suis vraiment pas fan) et surtout, j’adore remonter sur le bord de la piscine et sauter dans l’eau, c’est la partie la plus fun du cours. Et pis je suis super sexy avec mon petit bonnet de bain, d’ailleurs la première fois que je l’ai mis, je n’ai pas voulu l’enlever de la journée.

Côté bébé à venir. Maman continue de s’arrondir à vue d’œil, c’est rigolo ce gros bide qui pointe. La chambre du bébé est prête, j’avoue que ça m’a fait bizarre de voir un autre lit de bébé débarquer dans l’appartement, cela veut donc dire que concrètement, il y aura une nouvelle personne dans ce lit très prochainement. Soit. En attendant, cette chambre a un potentiel de divertissement inouï : grimper dans le lit de bébé, faire du trampolin dessus (maman aime pas trop, je comprends pas), essayer de m’introduire dans un couffin 10 fois trop petit pour moi et me faire trainer à fond la caisse dedans par mon pote Arthur, mettre mes poupées dans le petit transat et les bercer, bref tout cela est très amusant.

Côté développement linguistique et intellectuel (je parle bien, hein ?) : Bon ça y est j’ai bien pigé qu’il allait falloir que je me tape 2 langues à apprendre. Alors maintenant, je parle français à papa, maman et anglais à l’école. C’est plus simple comme ça. Néanmoins, il y a quelques expressions phares que je ne dis que dans une langue, qu’ils se débrouillent après tout pour me comprendre, je ne vois pas pourquoi je ferais tous les efforts (I want, I am). J’ai un accent américain qui rend vert de jalousie mes pauvres parents (si vous les entendiez parler anglais avec leur vieil accent français, c’est tordant). Des fois, maman tente de me lire un livre en anglais, mais je la calme tout de suite, c’est en français ou rien. J’apprends l’alphabet en français et en anglais, mais je m’emmêle un peu les pinceaux : faut dire que le E c’est I en anglais et le G c’est J et et le J c’est G, vous suivez ? Bref, vous voyez c’est pas simple. Bon en tout cas, je sais épeler mon prénom, et ça c’est déjà pas mal.Et pis j’adore chanter en anglais : vous voulez une démonstration? OK, voici un petit best of : l’ABC, 5 little monkeys, Twinkle twinkle little star, itsy bitsy spider & the wheels on the bus.

Côté comportemental. Je suis relativement facile à vivre en ce moment, finalement j’ai compris que j’obtenais 10 fois plus de choses comme ça. Je suis super polie, je dis plein de merci et de pardon, ça fait fondre mes parents et après hop je peux les manipuler. Bon des fois, je hurle quand même et je balance des ordres, faut pas déconner, c’est pas pour rien que depuis 2 ans ½ on trouve que j’ai une sacrée personnalité. Quand je fais une connerie, je dis 50 fois, sur tous les tons « c’est drôle ? si c’est drôle. Mais si c’est très très drôle » pour désamorcer. Ca marche pas mal. J’adore jouer au papa et à la maman avec mes petites figurines et mes petits animaux. Et surtout j’ai un imaginaire débridé : j’adore me faire peur en voyant des lions/sorcières/loups/serpents/rats/fantômes partout. Et j’adore aussi faire peur aux autres en me transformant en méchante sorcière, héhé. Enfin, j’aime beaucoup retourner les rôles avec papa maman : je les engueule (I am pas contente du tout), les punis (tu es pas gentil, tu es puni), les envoie dans leur chambre (go dans la chambre), les menace de fermer la porte s’ils ne font pas dodo, et s’ils sont gentils, je leur lis des livres et leur chante des chansons.

Côté parents. Bon je vais vous donner quelques nouvelles d’eux sinon on va croire que je suis égocentrique tendance narcissique (c’est vrai que j’adore me regarder dans un miroir ou voir des photos/vidéos de moi). Papa continue de s’éclater dans son labo, il a récupéré des pièces super importantes pour pouvoir faire avancer sa manip, il développe son programme informatique comme un chef. Quant à maman, même si la distribution indépendante continue d’occuper ses journées, je sens bien qu’elle attend son congé mat avec impatience pour pouvoir glander un peu. La pauvre, elle a le cerveau en bouillie depuis qu’elle est enceinte.

Petit lexique franco-américain de la grossesse

A ce stade de ma vie où je suis en train de découvrir les joies d’être enceinte aux Etats-Unis, une petite comparaison avec la France s’impose.

ACCOUCHEMENT :
Première source d’étonnement pour moi : en France, personne ne m’a jamais demandé “comment” je souhaitais accoucher. Ici c’est une question récurrente, qui me laisse pantoise à chaque fois, et je me retrouve à bredouiller un vague “ben je veux accoucher normalement, quoi” qui ne satisfait personne. C’est vrai que je ne m’étais jamais posée la question mais à NY, la tendance, c’est de réfléchir longuement à la meilleure manière de faire la rencontre de cette petite chose qui sort de notre ventre après de longs mois : dans l’eau, assise, debout, à genoux, la tête en bas (non là je déconne) bref tout sauf couchée. La tendance ultime étant l’accouchement à la maison, avec juste une sage femme pour que surtout personne n’interfère entre la mère et l’enfant au moment de leur rencontre ultime – et là ça me dépasse complètement : pourquoi refuser la médecine et ses progrès au point de mettre sa vie et celle de son bébé en danger? Parce que bien évidemment, dans de nombreux cas, des micros-problèmes peuvent tourner à la tragédie sans personnel médical avisé autour…. Bref, vous l’aurez compris, à la grande stupeur des Américaines qui m’entourent, j’ai demandé un accouchement normal, couchée, dans un lit d’hôpital, avec des médecins compétents autour de moi : incroyable, non???

ALIMENTATION :
En France comme aux Etats-Unis, les femmes enceintes ont des longues listes de produits qu’elles ne peuvent pas manger. Mais là où cela devient savoureux, c’est que ces listes ne sont pas tout à fait les mêmes : évidemment, en France, on insiste beaucoup sur le fromage au lait cru, la cochonnaille, le foie gras, tous ces produits délicieux qu’on ne trouve pas ici (voyons le bon côté des choses, cela fait des tentations en moins). Mais là où les Français disent zéro alcool, les Américains sont plus souples, et disent qu’un petit verre de temps en temps ne va pas faire de mal. Etonnant, non? Ma théorie, c’est qu’on picole beaucoup plus en France qu’aux USA, et que les médecins français ont peur de l’interprétation élargie qu’on pourrait avoir du “temps en temps” (tous les 2 jours, toutes les semaines, tous les mois!). Du coup, ils préfèrent interdire complètement. Par contre, les français sont beaucoup plus cools sur le café, et disent juste de ne pas dépasser un expresso par jour alors que les américains le bannissent quasiment complètement. Autre élément de surprise : le poisson. Ici ils font une fixation sur le mercure présent dans le poisson, et préconisent d’éviter d’en manger, alors que je n’avais jamais entendu parler de ça. Bon, comme je n’ai pas trop mal réussi Lisa, je continue le même régime que celui appliqué à l’époque : pas d’alcool, un petit expresso par jour, et de la poiscaille de temps à autre.

ALLAITEMENT:
Je n’ai absolument rien contre l’allaitement, au contraire, mais personnellement, je n’ai jamais eu envie d’allaiter. Et comme c’est quelque chose qui demande un investissement émotionnel et physique important les premiers mois, autant ne pas le faire à contre coeur. En France, on m’a toujours dit : mieux vaut une mère qui n’allaite pas et qui est épanouie, qu’une mère qui se force à allaiter et qui en sort aigrie. Ca m’allait très bien comme philosophie. Ici, je passe quasiment pour une infanticide. L’allaitement est SACRE. Les pédiatres américains nous emmerdent pour faire arrêter le biberon aux petits quand ils atteignent leur 1 an (paraît-il que c’est mauvais pour les dents, j’y reviendrai), mais par contre, allaiter son enfant jusqu’à ce qu’il ait 2 voire 3 ans paraît tout ce qu’il y a de plus naturel. Tant pis, je suis prête à passer pour une mère indigne.

AVORTEMENT :
L’avortement est, aux Etats-Unis, encore très controversé. A chaque nouvelle élection, les “pro-life” remettent le thème sur le tapis et cela donne lieu à des débats interminables et qui nous paraissent d’un autre temps. Paradoxalement, on peut avorter sans problème aux Etats-Unis, et jusqu’à un terme assez avancé de la grossesse (fin du second trimestre!), mais cela a un prix, et croyez moi, il est élevé. Tout se monnaye, ici.

BIBERON :
Comme je l’évoquais plus haut, le biberon est banni par les pédiatres américains après un an. Motif : cela abîme les dents. Lorsque j’ai fait remarquer à mon pédiatre US qu’en France, les enfants buvaient leur bib jusque vers 3 ans, il m’a répondu du tac au tac : “c’est bien connu, les Français ont plein de problèmes de dents”. J’en suis tombée à la renverse. C’est le même type qui m’a sorti que si Lisa n’arrêtait pas la tétine (elle avait 15 mois à l’époque…), elle ressemblerait à un rat. J’aime la la psychologie des pédiatres américains….

CESARIENNE :
Les Américains sont les rois de la césarienne : césarienne médicale bien sûr, quand bébé est trop gros ou en siège, mais surtout césarienne de convenance : “je préfèrerais avoir mon bébé le 17 mai à 18h plutôt que le 21 mai à 14h, c’est possible, docteur?”. Vous me direz que cela va à l’encontre de mon paragraphe sur l’accouchement qui prône un retour à la non-médicalisation. Hé oui, les Américains ne sont pas à un paradoxe près, et surtout, après réflexion, je pense que le retour en force de l’accouchement plus personnalisé est une conséquence directe de l’usage excessif de césariennes et donc de la surmédicalisation de la naissance.

ECHOGRAPHIE:
En France, le suivi de grossesse comprend 3 échographies obligatoires, une à chaque trimestre. Ici, il n’y en a que 2, celle du 3ème trimestre est zappée.
C’est en général d’abord une interne qui vient faire l’échographie – je dis une parce que dans mon cas, ça a toujours été des jeunes femmes, par ailleurs peu amènes, avares de renseignement, qui ne lisaient pas mon dossier avant, et qui donnaient une impression générale de manque de professionnalisme total : l’une d’elle mâchouillait son chewing gum tout en prenant les mesures du bébé d’un air blasé, alors que moi-même je n’avais aucun écran pour voir le bébé – je n’ai jamais vu ça, même dans le plus miteux centre d’échographie français. Et pourtant je suis suivie dans l’un des meilleurs hôpitaux de la ville…
Ensuite il y a le grand ponte qui se pointe pour vérifier ce que l’interne a bidouillé – je dis “le” parce qu’en général c’est un homme (il y a encore du boulot pour l’égalité homme-femme) d’environ 50-60 balais, à l’air patibulaire, qui peut s’avérer très alarmiste pour rien (ce fut notre cas) tellement il a peur qu’on lui colle un procès sur le dos si jamais il y avait un souci décelé après la naissance.

GENETIQUE :
Les Américains sont les rois de la génétique. Dés ma première visite chez le médecin, j’ai eu le droit à une batterie de questions sur mes origines ethniques et celles de Gaël: est-ce qu’on avait du sang noir, juif, asiatique? Parce qu’à chaque “ethnie” sont associés des tests génétiques précis (réalisés sur la mère et sur le père). Je n’avais jamais entendu parler d’un truc pareil en France, alors qu’on a aussi des gens de toutes origines qui y vivent. C’est vrai que NY est particulièrement cosmopolite, mais malgré tout, ce genre de questionnaire en début de grossesse met assez mal à l’aise…

GROSSESSE :
Accrochez-vous bien : une grossesse américaine et une grossesse française n’ont pas la même durée. En France, la durée d’une grossesse est de 39 semaines, aux Etats-Unis de 38 semaines.  Pour résumer, il faut une semaine de plus à un bébé français pour arriver à terme par rapport à un bébé américain. La “French touch” résiderait donc dans cette semaine supplémentaire, cocorico?! Vous avouerez que c’est étonnant. Vous ajoutez à cela que les courbes de croissance du fœtus ne sont pas les mêmes non plus : vous vous y attendiez, je vous le confirme, les fœtus américains sont beaucoup plus gros que leurs homologues français (après on s’étonne qu’il y ait des obèses ici). Ce qui veut dire que dans mon cas, j’ai 2 dates prévues d’accouchement, une française, et une américaine, avec 2 semaines d’écart, c’est pas fun ça? On verra qui gagne au final.

MATERNITE:
En France, dans n’importe quel hôpital public, on bénéficie, après la naissance du bébé, de 4 nuits à la maternité pour pouvoir se retaper un petit peu, mais aussi apprendre à manier cette petite bête dont on est désormais responsable (pour ma part, j’ai trouvé ça plus qu’utile pour Lisa). Ici, au bout d’une nuit, tu dégages, sinon ça te revient les yeux de la tête. Ca va que bébé 2 sera effectivement bébé 2 et que je sais à peu près comment faire pour m’en occuper au début, mais je trouve que ça fait court quand même.

PERIDURALE :
En France, la péridurale est devenue quelque chose de tout à fait normal : si on peut ne pas hurler de douleur en accouchant grâce à la médecine, et bien, autant ne pas s’en priver. Pour que vous soyez zen le jour J, on vous fait signer tous les papiers relatifs à cette anesthésie locale vers le 7ème mois de grossesse. Ici, on assiste au retour en force du “enfanter sans douleur, ce n’est pas vraiment enfanter” (ah bon???). Donc pour vous faire payer de vouloir une péridurale quand même, on ne vous fait signer les papiers de décharge que le jour où vous êtes sur le point d’accoucher, au moment où les contractions sont intenables et où vous êtes prêtes à vendre père et mère pour que ça s’arrête (soit dit en passant, à ce moment là, on vous ferait signer à peu près n’importe quoi). Mais le sadisme ne s’arrête pas là : la personne qui vous fait signer les papiers accompagne tout cela d’un petit laïus sur tous les effets secondaires abominables que peut entrainer une péridurale dans 0,0000000000001% des cas : migraines insoutenables, paralysie partielle… Bref que du bonheur. Vous avez donc le choix entre une douleur présente atroce ou des maux futurs absolument terrifiants. Croyez moi cela en décourage malgré tout plus d’une qui se retrouve à enfanter dans la douleur tout en jurant que pour le prochain enfant, elles se feront planter une péridurale dés l’instant où elles poseront le pied dans la maternité!

Suite du lexique dans 2 mois, après l’accouchement, on verra si d’ici là, je repère quelques nouvelles pépites à raconter 🙂

Notre nouvel appart

Nous avions demandé à la Columbia si nous pouvions avoir un appartement plus grand en prévision de l’arrivée de Bébé 2 au printemps. On nous avait proposé plusieurs appartements mais aucun qui ne vaille le coup de quitter notre petit nid douillet et de se taper un déménagement.

Et puis soudain, vendredi 8 janvier, on nous fait une offre rare, normalement destinée à des profs et non à des postdocs comme Gaël : un superbe appart d’environ 100m2, avec 3 chambres, un immense couloir et un très grand salon avec cuisine américaine.

Le lundi 11 janvier, on accepte. Et nous avons 5 jours pour déménager. C’est parti pour les cartons. On a moins de bordel que lors de notre déménagement parisien (faut dire qu’on en avait un sacré!), mais malgré tout, on a pas mal accumulé en 18 mois. Quand on pense qu’on est arrivé à NY avec 3 gros sacs et basta!

Comme le nouvel appart est à 2 pas de l’ancien, on fait des allers-retours avec des gros sacs et le jeudi 14 on déménage.

Le 14 janvier au soir, nous voilà donc dans notre nouveau chez nous, moins d’une semaine après l’avoir visité : les Américains ont le sens du rythme, il n’y a pas à dire.

On avait peur que Lisa soit un peu traumatisée par tous ces changements. Au contraire, elle est surexcitée par tout cet espace, ne parle plus que de la “nouvelle maison”, dit à ses copains de la crèche et à ses instits “I have a new home”. Elle peut faire du vélo à fond la caisse dans le long couloir, les parties de cache cache prennent une nouvelle dimension, et les courses poursuites, n’en parlons pas.

Pour les cinéphiles, voila une vidéo qui devrait vous évoquer un film, et du même coup, la grandeur des lieux.

Quant à nous, on continue à se perdre dans tout cet espace, mais on s’habitue vite 🙂

Seul petit hic (il fallait bien qu’il y en ait un) : on entend très bien les pas de nos voisins du dessus (à tel point que Lisa nous a dit l’autre fois “oh, il y a des gens dans l’appartement!”) et à fortiori, nos voisins du dessous entendent très bien nos pas (ou plutôt les petits pieds de Lisa qui cavalent). Bon on s’était habitué aux sirènes de police et de pompiers dans l’autre appart, on s”habituera donc aux pas lourds de nos voisins 🙂

Au fait, voilà notre nouvelle adresse:

110 Mornigside Drive
New York, NY 10027
USA


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Une belle année à tous!

Salut, c’est Lisa !
Je sais que vous êtes tous friands de mes aventures new yorkaises alors me revoilà pour un nouvel épisode : mon deuxième noël à NY.

Début décembre, nous avons commencé par acheter un beau sapin de Noël : papa et moi, on n’aime que les énormes sapins, sinon on trouve ça moche, donc on a pris un sapin de 2,50m de haut. Je vous raconte pas le cirque pour le ramener à la maison, ça pèse une tonne ce truc, en plus il pleuvait des trombes d’eau. Bref, le sapin a fini par atterrir sur la poussette qui s’est une fois de plus révélée plus qu’utile.

On l’a bien décoré, avec des jolies boules et des guirlandes lumineuses. Il est super beau notre sapin.

Quelques jours plus tard, un petit lutin de noël s’est pointé. Papa, maman m’ont expliqué que le petit lutin était venu parce que j’étais une grande fille et que les grandes filles n’avaient plus besoin de tétine pour dormir. Donc chaque soir je donnais une de mes tétines au lutin de noël et le lendemain matin, à la place de la tétine, il y avait des chocolats ou un petit cadeau, trop fort. Evidemment, le soir où il a fallu filer la dernière tétine, je me suis dit que j’allais feinter le lutin de noël, donc j’ai fait semblant de lui donner pour avoir un petit cadeau le lendemain matin. Que nenni, il n’y avait rien du tout le lendemain matin. Bon j’ai compris que le lutin était super futé, et que si je voulais PLEIN de CHOCOLATS, j’allais devoir lui filer ma dernière tétine. C’est ce que j’ai fait, et finalement j’ai super bien dormi, et quand je me suis réveillée, le lutin avait amené des petits lutins en chocolat. J’étais trop contente, les tétines c’est pour les bébés, et moi maintenant, je suis une grande fille, c’est papa et maman qui me l’ont dit et ils sont très fiers de moi.

Robin est arrivé mi décembre à NY et Mamie Do a fait le tour de l’Europe avant de finalement nous rejoindre avec 2 jours de retard. Tous les avions étaient annulés à cause des tempêtes de neige, donc elle a du faire des escales forcées à Manchester et à Dublin!

Quant à nous, on a bien profité de la neige aussi. Je me suis éclatée dans Riverside Park avec Papa, Robin et mon pote Arthur, avec nos luges on descendait à fond la caisse les pentes du parc.

Robin s’est transformé en luge pour me faire descendre sur ses genoux dans ce que nous avons baptisé “la position de la chouette flamboyante”.

J’ai aussi fait des supers bonhommes de neige sur le campus de la Columbia et à Central Park. Et à la crèche, on a fait de la peinture sur de la neige, et on a fait des expériences folles : on remplissait un verre d’eau qu’on mettait dehors pendant la nuit, et au matin, c’était tout dur. Dingue, non?

Grâce à toute cette neige, le Père Noël a pu se rendre sans problème chez nous, avec son grand traîneau. Et le 25 décembre au matin, j’ai découvert des tonnes de cadeaux au pied du sapin, je dois dire qu’il ne s’est pas foutu de moi le Père Noël : des films, des livres, une maison playmobil avec des petits personnages avec lesquels je joue au papa et à la maman, des animaux de la savane, des lettres aimantées, et last but not least, un super vélo – pour l’instant je vais pas très vite dessus, je vais même très très lentement, d’ailleurs ce salaud de papa se moque de moi régulièrement – mais attendez de voir dans quelques mois…

Comme tout se passait un peu trop bien pendant cette période de fêtes, j’ai décidé, pendant quelques jours, d’être infernale avec papa maman, juste pour voir s’ils avaient encore quelque chose dans le ventre: je faisais tout un cirque pour aller me coucher, je râlais pour un rien, je disais non à tout afin que chaque geste quotidien devienne une galère pour eux : m’habiller, mettre mon manteau, mettre mes chaussures, prendre mon bain, sortir, rentrer, etc. C’était assez fun, et la conclusion de cette expérience intéressante est que papa et maman ont bel et bien des limites qu’il ne faut pas franchir. C’est toujours bon de les tester, comme ça je sais où j’en suis. Bref, après que j’aie déterré la hache de guerre, ils ont commencé par proposer une trêve, mais voyant que la trêve était inefficace, ils sont entrés en guerre aussi. Bref, au bout d’une semaine, j’ai capitulé et on a signé un beau traité de paix. C’est agréable aussi la paix, finalement.

Surtout que maman, faut pas trop la chercher en ce moment, elle a les hormones en folie. Ben oui, vous savez quoi, elle a un bébé dans le ventre (voilà, pour ceux qui savaient pas, c’est fait!). J’aimerais bien le voir ce bébé, parce que là pour l’instant, je vois pas grand chose, à part que maman se transforme un peu plus en baleine chaque jour. Mais j’aime bien faire des caresses et des guilis au ventre de maman, comme ça le bébé dedans, il sait que j’ai envie de le câliner et de le faire rigoler. Des fois, je regarde attentivement mon ventre, on ne sait jamais, moi aussi j’ai peut-être un bébé dedans.

Les vacances sont bientôt finies mais on va encore faire la fête ce soir pour commencer 2010 en beauté. Alors je vous souhaite à tous, du haut de mes 2 ans 1/2, une bien belle année 2010! Et demain, j’aurai une pensée émue pour ma grand-mère Christine que je n’ai malheureusement pas pu connaître. Je sais qu’elle m’aurait gâtée, dorlotée, câlinée, aimée comme elle a gâté, dorloté, câliné et aimé ma maman et mon oncle Aurélien. Et je sais aussi que je l’aurais faite damner, rire et fondre comme je fais damner, rire et fondre tous ceux qui m’entourent…..

Automne

Après mes aventures estivales, j’ai donc recommencé la crèche début septembre. Ma nouvelle crèche est super, j’ai déjà plein de copains avec lesquels je peux rigoler et me chamailler, on fait plein d’activités amusantes, on a même été cueillir des pommes dans l’Etat de NY, et surtout il y a une super grande salle dans laquelle on peut courir à toute vitesse et faire du vélo.

Début octobre, papi chris est venu nous rendre visite pendant 2 semaines. On a bien rigolé ensemble, il m’a emmenée au zoo, on a grimpé sur l’Empire State Building, on a pris le ferry pour Staten Island pour voir tous les grattes ciels de Manhattan, on a mangé chinois, cubain, argentin, italien, éthiopien, français, et on a même converti papi au délicieux burger américain. Il m’a souvent gardée le soir pour permettre à mes pov’ parents en mal de sorties new yorkaises de se rattraper : ils se sont faits une cure de ciné et de restos en amoureux. J’ai quand même autorisé papi à sortir quelques soirs avec papa maman pour qu’il profite des folles nuits new yorkaises et je crois ne pas me tromper en disant qu’il a particulièrement apprécié la soirée dans un petit club de jazz où tous les 3 ont vu le grand Lou Donaldson se produire sur scène. Vous ne savez pas qui c’est? Ben eux non plus ne savaient pas qui c’était, honte sur eux, heureusement que je suis là pour remonter le niveau…. C’est une star du jazz qui a aujourd’hui 82 ans, qui joue du saxo comme un dieu, en improvisant tout, bref, tout le club était en transe apparemment…;

Après le départ de Papi, nous avons dignement fêté Halloween, j’ai récupéré plein de chocolats et de bonbons grâce à mon super costume de dragon.

Et puis nous nous sommes envolés pour la France, pour 3 semaines. Pendant que ma pauvre mère courait l’Europe pour tenter de représenter dignement les intérêts du cinéma indépendant (Pologne, Portugal, Belgique), je me la coulais douce entre Paris et Tours, bien entourée par Mamie Do, l’Oncle Robin, Papi Chris et les Collot venus spécialement d’Auvergne.
Puis Papa nous a rejoints et nous avons fait un petit tour tous les 2 dans les Alpes, où j’ai retrouvé Papi Jean, Messa et toute la famille d’Orpierre : j’a adoré le train de nuit, j’ai bien joué avec les cousins Cécilia et Alexis, je me suis éclatée avec une voiture électrique, j’ai fait des câlins à des petits lapins.

A mon retour des Alpes, j’ai assisté à la soutenance de thèse de mon parrain Adrien, enfin pas tout à fait, j’ai filé un coup de main à maman pour garder le petit Alexandre, un tout petit bébé de 4 mois à qui j’ai fait des câlins et des caresses quand il pleurait, le pauvre, il avait besoin d’être consolé. Puis on fêté dignement cette thèse, à grands coups de champagne et de fromage bien français, apparemment mon parrain a été super fortiche, c’est normal, c’est mon parrain.

Enfin, pour clôturer notre séjour en beauté, nous avons passé un WE à Tours avec tous les copains : Adrien, Camille & Alexandre, Cédric et Anne-Laure (et leur crevette en devenir dans le ventre d’Anne Laure), Audrey et bien sûr, Robin. Mamie Do nous avait préparé un festin de roi, nous n’avons absolument rien fait du WE, si ce n’est dormir, manger et glander. Honnêtement ça fait du bien parfois de savoir se poser.Papa, Adrien, Cédric et Robin ont fait les savants fous tout le WE avec de la maïzena – comme quoi il ne faut pas grand chose pour les amuser…. Effectivement, à leur décharge, la maïzena a un comportement étrange quand on la mixe avec un peu d’eau : quand on remue lentement le mélange, c’est tout liquide, mais dés qu’on donne des petits coups au mélange ou qu’on le remue violemment, ça devient super dur. haha, je vous imagine déjà, à la lecture de ces lignes, aller chercher votre pot de maïzena et faire l’expérience vous-même! EN tout cas, ils ont passé le WE à faire ça, et c’est pas fini : papa continue maintenant les expériences dans son labo, il vient de faire griller un haut parleur afin reproduire un étrange phenomène qu’il a vu sur youtube:
httpv://www.youtube.com/watch?v=F2i-IPiuCwk

Après une dernière et délicieuse petite raclette chez l’oncle auré, avec Dorothée, tata Brigitte venue spécialement de St Raphaël nous faire coucou, et Papi Chris, nous nous sommes envolés pour NY, mais pas dans n’importe quel avion, hein, dans l’A380. Ouaouh, c’était vraiment top. Plus de place pour mes grande jambes, pas de bruit, des supers écrans pour regarder des films, bref j’étais tellement contente que j’ai décidé de ne pas trop en faire voir à mes parents pendant ce trajet.

A part ça, juste pour votre information, je dors maintenant dans un lit de grande fille et je fais pipi comme une grande. Je parle aussi comme une grande : j’adore mélanger l’anglais et le français, c’est tellement plus fun, je vous fais une petite liste de mes dernières trouvailles : “again une fois” (pas mal, hein?), “go dormir”, “I want manger”, “I’m fatiguée”, “Do  not aller là”. Mais je fais aussi de belles phrases en anglais (“Do not do that, maman”, un classique, quand ma mère fait quelque chose qui me saoule, “What happened?”, “Where are you?”…) et de belles phrases en français. Parfois, quand je fais tomber ma poupée, je lache un “puuu-taiiiiiiin”… : j’ai remarqué que papa et maman le disaient souvent dans ce genre de situation. Je constate cependant qu’ils le disent beaucoup moins depuis peu,… y aurait-il un lien de cause à effet?

Et depuis que j’ai passé 3 semaines en France, je dis “oui” à nouveau, et non plus “yeah”. J’adore jouer la comédie (mais je crois que papa, maman commencent à s’en rendre compte), je fais semblant de pleurer pour avoir des bisous en rab, je fais semblant de rire aux éclats, je fais semblant d’être en colère, je fais semblant de tomber. Quand je fais des bêtises, j’essaie de désamorcer la colère de mes parents en les regardant hilare et en leur disant “c’est funny, non?”. Ca marche pas à tous les coups, mais de toute manière ça ne coûte rien d’essayer.

Halloween

Ici, Halloween c’est une véritable institution. Depuis un mois environ, la ville se recouvre peu à peu de citrouilles, les magasins et restaurants affichent des images de sorcières ou des têtes de mort ricanantes. Depuis une semaine, les magasins de déguisements ne désemplissent plus et de longues queues se forment sur les trottoirs pour pouvoir y entrer. Les jeunes et les moins jeunes sont hystériques à l’approche de l’évènement et le grand sujet de conversation est bien entendu : “et toi, tu vas te déguiser en quoi?”.

Il faut dire qu’Halloween est une sorte d’exutoire de pulsions pour petits et grands (et surtout grands d’ailleurs!) ; quand on voit la tronche des costumes pour femmes, on hallucine un peu : entre l’infirmière coquine, la diablesse prête à vous faire roussir (de plaisir) et la fliquette et sa matraque suggestive, tout est bon pour avoir une micro-jupe ras des fesses le jour d’Halloween et faire parler la garce en soi!

L’an passé, nous avions fait la version adulte d’Halloween (sans excès de pulsions, je vous rassure), nous étions invités dans une “murder mystery party”, sorte de jeu de rôles dans une ambiance années 20, Chicago, prohibition.

Cette année, nous avons fait la version enfant d’Halloween : Lisa déguisée en petit dragon adorable et tyrannique (ça lui correspond très bien) a fait du porte à porte avec sa petite copine Astrid en criant “trick or treat” (un sort ou une sucrerie?) et n’a bien entendu obtenu que des sucreries – la plupart des habitants de l’immeuble ont joué le jeu, attendant les enfants avec de beaux paniers de chocolats et de bonbons.

Pour ne pas être en reste et parce qu’on reste avant tout des grands gamins, on s’est bien entendu déguisés : Gaël en pirate et moi en gangster girl blonde…. On vous laisse admirer le résultat. Et nous aussi on s’est gavés de chocolat, y’a pas de raison.

L’été de mes 2 ans

J’ai commencé mon été par un petit tour en France, entre Paris et Tours.
Je me suis bien marrée à faire du poney avec papi dans le petit parc Georges Brassens, j’ai applaudi avec lui en regardant plusieurs fois le spectacle de Polichinelle (et depuis je scande régulièrement PO-LICHINELLE, PO-LICHINELLE parce que j’aime bien ce nom). J’ai aussi été au zoo et au parc du Luxembourg avec Parrain-Parraine (Adrien et Camille) qui ont découvert – quelques semaines avant la naissance d’Alexandre – le bonheur de s’occuper d’un enfant (haha!). Enfin, je me suis éclatée dans le jardin de Mamie Do, à Tours, entre le vélo, la petite piscine, le bac à sable et moultes autres choses interdites donc fun.

Ce petit séjour français s’est conclu par un chouette pique nique au Parc de la Cité U à Paris, avec plein de copains de mes parents qui m’ont gâtée pour mes 2 ans. On a bien festoyé, à la française, avec fromage, charcuterie et pinard. J’ai évidemment fait le pitre toute la soirée et ai fait tourner bourrique tonton Robin en l’obligeant à me poursuivre partout dans le parc.

Puis direction NY, “home sweet home”. On a immédiatement enchaîné avec un petit WE dans le New Jersey, avec d’autres copains de papa et maman, je me suis bien marrée sur la plage même si je continue à trouver que le sable, ça colle un peu trop et que la mer, c’est un peu trop froid.

Puis Pascal, Nadine et leurs 2 ados ont débarqué chez nous. Et j’ai décidé cette semaine là de faire tourner bourrique ma pauvre mère. Vous vous rappelez l’épisode de la crèche, hein? Ben ouais, je suis dans ma phase Terrible Two, donc faut pas trop me chercher, de toute manière j’ai trouvé la solution, je dis non à tout, et pis je leur dis que je suis pas gentille, comme ça ils n’ont plus de prise sur moi. Bon, mais maman s’est quand même vachement énervée cette fois, et je me suis prise ma première fessée, et ça c’est pas cool, ça fait quand même un peu mal. Bon je vais peut-être me calmer un peu, les laisser décompresser, de toute manière j’ai encore minimum 18 ans pour leur en faire voir, ça me laisse le temps.

Bref, où en étais-je. Ah oui, après le séjour de Pascal & co, Mamie Do est arrivée pour passer 3 semaines à NY. J’étais super contente, on a encore fêté mes 2 bougies avec du champagne entré clandestinement aux Etats-Unis via Mamie Do, du magret de canard (j’adore ça), et un vrai beau gâteau au chocolat. Mamie Do m’a offert plein de cadeaux, bref une soirée agréable.

Ensuite mes parents sont partis au Pérou et honnêtement, ce petit break nous a fait le plus grand bien à tous. Bon ils m’appelaient quand même tous les soirs du Pérou, c’était sympa et rassurant, mais en même temps, j’avais plutôt envie de continuer à jouer, moi, donc en général je les expédiais en leur disant 3 mots puis un “OK? Bye” pour bien qu’ils comprennent que la conversation était finie.
En plus, des amis de Mamie Do, Roland et Monique, sont venus passer quelques jours à NY et on a fait plein de trucs : le zoo du Bronx, le musée d’histoire naturelle, le parc, le terrain de jeu où je retrouvais tous les jours mes potes de la crèche, et surtout ma super copine Sonia, bref c’était trop cool.

Bon je dois avouer que j’étais quand même contente quand je me suis réveillée, le matin du 11 aout, et que papa et maman étaient là, tout bronzés, tout reposés, tout dépaysés. En plus ils m’ont ramené un bonnet péruvien (je suis trop belle avec et ça va me permettre d’affronter l’hiver new-yorkais, les oreilles bien au chaud) et une poupée péruvienne que j’ai spontanément appelée Machu Picchu (pas facile à prononcer mais bon, faut ce qu’il faut).

On a fêté l’anniversaire de Mamie Do à NY, puis Mamie Do s’est envolée pour la France, alors je regardais les avions passer et je disais “Bye Mamie Do”.

Mais les vacances n’étaient pas finies. On est repartis, papa maman et moi, faire un petit road trip en Nouvelle Angleterre. On a commencé par l’Etat de New-York, avec 2 beaux massifs forestiers et montagneux – les Catskills et les Adirondacks – enfin ils disent que c’est montagneux, moi je veux bien, mais bon, je suis allée à Briançon dés l’âge de 6 semaines, et honnêtement, c’était autre chose. Ici leurs montagnettes culminent à 1000m (et encore). Bon, hein, je vais pas faire ma blasée et dire que c’est mieux la France, mais là franchement, on les a cherchées, ces montagnes. Mais bon, ces massifs avaient d’autres charmes : de magnifiques lacs, dans lesquels je me suis baignée, et sur lesquels j’ai fait du canoé. Ce qui était super chouette, c’est que j’ai aussi fait mes premières nuits de camping, dans une petite tente canadienne, puis dans une grand tente en toile. J’ai adoré le camping, surtout le moment où la nuit est tombée, où papa et maman me disent de dormir, et où je continue à explorer la tente dans ses moindres recoins, en filant au passage quelques coups de pieds dans le ventre, les côtes ou les jambes de mes parents.

Bref, après l’Etat de New York, on est passés en ferry sur un immense lac, puis on est arrivés dans le massif des White Mountains, dans le New Hampshire. Après avoir grave loosé pendant une demie-journée (c’est normal, il y a toujours des demies-journées pourries pendant les vacances), on a finalement repris du poil de la bête en se baladant au milieu de superbes piscines naturelles. Papa s’est amusé comme un fou, il a sauté de très haut (heureusement que j’étais là pour lui dire “attention papa, careful papa”), mais comme il sautait bien, je ne pouvais finalement qu’applaudir. Maman a tenté une baignade, est restée 30 secondes dans l’eau glacée avant d’aller faire le lézard au soleil.

Puis nous nous sommes dirigés vers Boston, j’ai bien aimé cette ville américaine pleine de saveurs européennes. On a évidemment parcouru l’incontournable Freedom Trail.

Puis nous sommes partis pour Cape Cod, la presqu’ile à l’Est de Boston. On a remis ça avec le camping, et idem j’ai recommencé à explorer la tente la nuit tombée, c’est vraiment trop fun. Cape Cod, c’est vraiment très beau : dunes de sable, végétation sauvage, digues… Et pis pour la première fois de ma vie, je me suis vraiment éclatée sur la plage, à patauger dans les bâches. En fait je crois que ce qui me fait peur, ce n’est pas l’eau, mais ce sont les grosses vagues de la mer, qui viennent à toute allure vers moi.

Enfin, clou des vacances, nous avons fait une sortie mer sur un gros bateau, pendant 4 heures, et nous avons vu des tonnes de baleines à maximum 15mètres de nous. Ces sympathiques animaux nous ont fait un véritable show : sauts avant, sauts arrière, jeux de queue, etc. Bien entendu, je les encourageais avec mes “bravo baleine”, et “again”. Maman était hystérique de voir autant de baleines de si près, et papa essayait – pour changer – de faire l’équilibre avec une baleine en fond (non j’déconne).

Après cette semaine de vacances, il a fallu prendre le chemin du retour. Mais bon, j’en ai bien profité, hein, de l’été de mes 2 ans!



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