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Maya’s diary : 6 mois, 64cm, 6,5kgs

Salut c’est Maya.

J’avais envie de prendre la plume (ou plutôt mon clavier d’ordinateur) pour vous donner quelques nouvelles de la famille.

C’est vrai que depuis la dernière fois que j’ai écrit, j’ai bien grandi. Pensez-vous, j’ai pris 14cm et 4kgs depuis que je suis née, on peut le dire, je suis maintenant un beau grand bébé. Allez, je vous donne mes mensurations de rêve :  6 mois, 64cm, 6,5kgs. J’ai commencé la crèche il y a un mois et je m’amuse comme une folle avec mes petits camarades et avec ma nounou Mbumwae. Je roule du dos sur le ventre (ça je sais faire depuis longtemps héhé), j’attrape les petits objets qu’on me tend et les dévore avec appétit, j’essaie de lécher tout ce qui passe à portée de bouche (y compris mes pieds) et je bave comme un petit escargot, c’est les dents paraît-il. J’ai commencé les petits purées et les compotes : globalement je résumerais en “miam les fruits et beurk les légumes”. Je m’excite aussi sur le sol pour essayer d’avancer en rampant, mais ça m’énerve je n’y arrive pas encore. Alors des fois j’abandonne et pouf je m’endors sur mon tapis de jeu, un peu abattue.

Dans la catégorie des expériences un peu folles, j’ai pris l’avion déjà 2 fois, je suis montée sur une grande roue à Coney Island et me suis payée ma première grosse frayeur quand ça s’est mis à tanguer, j’ai fait mon premier cinéma en plein air, un soir, au bord de la Hudson River (l’âge de glace, trop fun), j’ai fait un pique nique sur les toits de New York et du cerf volant avec Lisa. Elle est pas belle la vie à 6 mois?

C’est pour ça que  je souris non-stop, tellement je suis contente d’être née. Je dois tout de même préciser que seule ma grande soeur réussit à me faire hurler de rire quand elle fait le pitre devant moi. Papa et maman ont bien essayé de faire les clowns pour produire le même effet, mais je dois dire qu’ils ratent leur coup à chaque fois, j’en suis gênée pour eux.

C’est vrai que Lisa, c’est quand même un peu mon modèle, elle s’occupe vachement bien de moi : j’adore quand elle me regarde en souriant et qu’elle me dit “bonjour petite Maya, ça va petite Maya”. Et pis elle sait faire plein de trucs, c’est incroyable. C’est une grande quoi, elle le répète tout le temps d’ailleurs : “moi je suis grande” dit-elle en levant ses petits bras au-dessus de sa tête. Elle adore chanter, danser, faire des puzzles, donner des ordres, colorier sans déborder, suivre les lignes d’une figure, dessiner les lettres de l’alphabet, faire des bonshommes et des soleils.  Elle a une véritable passion pour la négociation : quand papa dit “encore 3 minutes”, elle répond “encore 5 minutes”, quand maman dit “on lit un livre”, elle rétorque “on lit 2 livres”. Ca ne marche pas souvent, mais qui ne tente rien n’a rien.

Elle se lave les dents toute seule, fait son lit à l’école, débarrasse son assiette et adore aider maman à charger/décharger le lave vaisselle ou à faire la lessive (comme quoi, il y a un moment de la vie où de genre de tâches peut être fun….). Elle connaît son nom complet (“je suis Lisa Reinaudi-Monzier” répète-t-elle en boucle, trop contente d’avoir enfin retenu son nom à rallonge). Elle a une mémoire qui me tue : papa et maman ne peuvent plus lui dire un truc en l’air pour détourner son attention, elle se souvient de tout maintenant. par exemple, maman oublie de racheter du nutella alors qu’elle l’avait promis à Lisa. Air indigné de Lisa, genre tu as trahi ma confiance :  “mais maman, tu m’avais dit que tu achèterais du nutella”. Ouh la la, la mère indigne. Elle met également papa et maman face à leurs contradictions et ça c’est trop drôle : genre papa qui vient petit déjeuner en caleçon alors que Lisa, elle, doit être habillée pour manger (“mais papa, il faut mettre un pantalon et un T-shirt”),ou genre maman qui lèche son couteau alors que pour elle, c’est interdit (“mais maman, tu peux pas faire ça, c’est très très dangereux….”).
Elle commence aussi à inventer des histoires qui ne sont pas vraiment des mensonges, mais qui ne sont tout de même pas tout à fait la vérité… Faut dire que Lisa a une imagination débridée – faut voir comment elle peut jouer pendant des heures avec Lapin, Chien, Lion, Pingouin, Éléphant et Girafe. Vivement que je puisse jouer avec elle et prendre le relais de Papa et maman qui parfois, malgré leur hilarité, préfèreraient se caler dans un fauteuil avec un bon vieux roman plutôt que d’être intégrés de force dans un des scénarios récurrents de Lisa : des scénarios qui mêlent les grandes questions de l’amitié (Lisa découvre qu’un ami, ça se partage, et que ce n’est pas parce que ton ami a un autre ami qu’il n’est plus ton ami…. vous suivez?), de la peur (tous les animaux tombent régulièrement – va savoir pourquoi – dans le feu et dans le fantôme!!!), et de l’autorité parentale (maman girafe punit régulièrement bébé éléphant quand ce dernier n’en fait qu’à sa tête). Du haut de mes 6 mois, il me semble évident que ces petits scénarios ont une réelle vertu catharsique pour Lisa, mais enfin, je ne vais pas ma lancer dans une analyse trop conceptuelle.

Bon allez je vous laisse pour le moment, il faut que je me remettre à mes exercices de pré-rampement.

L’été de mes 3 ans

Salut c’est Lisa.
Ca y est, je prends enfin le temps de me poser pour raconter nos aventures lors de cet été trépidant.

Le 28 juin dernier, nous avons pris l’avion, direction la France – j’étais super excitée : j’allais enfin pouvoir présenter ma petite soeur à la famille et aux potes!

Première étape parigote : nous logions dans un petit appart aux Gobelins, à 2 pas de là où j’ai vécu ma première année, Papa et Maman avaient l’air tout ému de se retrouver là, on aurait dit 2 petits vieux qui se remémoraient leurs jeunes années! Mes journées étaient bien  remplies, entre le zoo du jardin des plantes avec Papi, les soirées et les piques niques avec les potes : Alexandre (1 an), Léna (7 mois) et Joshua (2 mois), avec lequel Maya a flirté toute une après-midi.

Puis direction Tours. Mamido nous a (comme d’habitude) accueillis comme des rois. Papa et Maman avaient invité leurs potes pour le WE – Céline et Ronan et Céline et Clément. Les ventres tout ronds des Céline m’ont rappelé celui de maman il n’y a pas si longtemps….A mon avis, y’a des bébés là-dedans. A suivre….

Nous avons ensuite pris la route pour L’Huis Carré en Bourgogne, berceau de la famille de ma grand-mère maternelle, où Brigitte, Papi et le tonton Max avaient concocté une grande fête familiale. Au programme, 5 jours de boustifaille et de fiesta. Maya a pas mal fricoté avec les jumeaux Ethan et Raphaël pendant que je menais à la baguette mon petit cousin Benjamin.  J’ai dansé jusqu’au bout de la nuit avec maman et ai dignement soufflé mes 3 bougies le 11 juillet. J’ai aussi parfait mes connaissances en oenologie grâce au Tonton Max qui nous a sorti quelques très bonnes bouteilles de sa cave secrète lors d’une soirée en petit comité familial.

Après ces agapes bourguignonnes, direction Orpierre pour voir Papi-Jean, Messa et les cousins. Entre les parties de cache-cache avec Cécilia et Alexis, la caravane du Tour de France (et ses échantillons de lessive/saucisson/madeleine) et les grandes tablées familiales, ces 2 jours sont passés trop rapidement.

Nous avons ensuite prolongé notre périple alpin par un petit WE à Voiron, près de Grenoble, avec Adrien et Camille, et Cédric et Anne-Laure. Maya et moi, on a retrouvé avec bonheur Alexandre et Léna. Entre 2 plongeons dans la piscine, papa et ses potes se  prenaient pour des bucherons, tandis que maman et ses copines papotaient sec. On a fêté les 1 an d’Alexandre et mes 3 ans, à nouveau (ça ne faisait que la 3ème fois que je soufflais les bougies après tout).

Maman, Maya et moi avons ensuite poursuivi notre route vers le Sud pendant que Papa rejoignait NY pour 3 semaines de pur célibat (le pied). Après un voyage Valence-Saint-Raphaël apocalyptique (maman chargée comme un baudet et seule avec ses 2 monstres dans un TGV bondé, Maya qui hurle, moi qui ai envie d’aller aux toilettes toutes les 5 minutes, bref vous voyez le tableau), nous sommes arrivées avec bonheur à Saint Raphaël, où Brigitte, Jean-Marie, Maxime et Papi nous attendaient. Au programme : farniente dans le jardin, et virées sur la plage – je dois quand même dire que la mer, c’est vraiment pas mon élément… ça mouille un peu trop à mon goût, et pis je suis si bien sur les rochers.

Nous avons ensuite repris le train pour Briançon, où nous avons retrouvé Papi, Aurélien et Dorothée . J’y ai découvert les joies de l’escalade (il semblerait que ce soit génétique). Pendant que Papi et Aurélien se prenaient pour des chamois (ascension de la Grande Ruine), nous profitions, Dorothée, maman, Maya et moi de quelques jours entre filles. D’autant que la famille de Dorothée était de la partie, dont Capucine, 3 ans, comme moi, et Margot, 10 ans. Autant vous dire qu’on s’est pris de sacrées parties de rigolades, toutes les 3, entre le lac, la piscine, le cirque, le poney, les piques niques etc etc…

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous avons repris le chemin de Paris. Après une nuit chaotique dans le train (Maya ayant décidé de ne pas dormir), nous avons atterri dans le petit nid douillet d’Auré et Dorothée dans le 17ème. Nous y avons passé une super semaine, et j’ai arpenté avec Papi et Mamido le quartier des Batignolles en long en large et en travers (mention spéciale au manège et aux crêpes au chocolat du square des Batignolles).

Avant de reprendre l’avion pour New York, nous avons passé 3 jours à Tours avec Mamido, Papi et Robin, pendant que maman s’envolait pour le festival de Locarno, en Suisse : il paraît que c’était pour le travail, moi je crois plutôt qu’elle avait besoin d’un bon break et de 2 nuits de vrai sommeil ininterrompu, tellement elle était sur les rotules après s’être occupée de Maya et moi sans papa pendant 3 semaines. Pour preuve de ce que je dis, elle est revenue toute reposée de cette escapade professionnelle…

Lundi 9 aout 2010 : nous posons, après 6 semaines de périple en France, le pied sur le territoire américain. Papa nous assure qu’on lui a manqué comme pas possible, mais après 2 jours avec nous, il a déjà des cernes, le pauvre… Moi, je retrouve le chemin de l’école et tous mes copains new-yorkais, pendant que Maya découvre les joies de la crèche!

La photo de la semaine (3) : 75 euros

La photo de la semaine est la couverture d’un livre. La première et la quatrième de couverture en fait.

Yeeeeeeeeeeeep ! J’ai été démarché par une boite d’édition européenne en quête de travaux universitaires… et maintenant ma thèse est publiée !
Ça c’est le lien vers la page sur amazon.fr.
coooool hein?

Bien que la valeur de cet ouvrage soit clairement inestimable, le prix sur Amazon est de juste… 75 euros….

Idéal si vous avez l’intention de monter une expérience de mécanique quantique, il est également très pratique pour s’endormir paisiblement le soir. En plus, les pages peuvent servir pour allumer le feu dans la cheminée ou pour caler la table lors d’un dîner aux chandelles. C’est donc un livre polyvalent qui trouve son utilité tant dans le labo qu’en situation romantique !

Chroniques new-yorkaises : le dating

On ne peut pas vivre aux Etats-Unis sans se pencher sur le phénomène du “dating”. En arrivant ici,  on pensait que “to date someone” voulait tout simplement dire “sortir avec quelqu’un”, au sens de “petit-ami(e)”. Mais le dating, c’est bien plus que cela.

Première règle : on peut “dater” plusieurs personnes en même temps. Vous vous imaginez en France sortir avec plusieurs mecs/filles en même temps? Disons que c’est faisable mais pas courant (ou du moins pas officiellement…) et qu’en général votre réputation en prend un sacré coup. Ici, pas de problème, le dating n’est pas exclusif. En fait, on “date” plusieurs personnes comme on essaierait plusieurs marques de céréales, pour voir laquelle est la meilleure (désolée pour la comparaison, je manque d’inspiration). Dans le dating, il s’agit bel et bien de faire son marché et de tester plusieurs hommes/femmes en même temps pour trouver la perle rare. Pas très romantique tout ça, et pas très productif non plus. A force de chercher l’homme ou la femme idéal(e), on finit par se retrouver seul. Parce que évidemment, Mr X n’est jamais assez intelligent /drôle/sexy/friqué ou tout simplement sympa au goût des New-Yorkaises (et vice-verça, hein, je suis pas sexiste).

Mais qu’est ce que “dater” veut dire exactement? C’est là où commence la confusion pour nous pauvres Français. Parce que “dater” peut aller de la simple sortie cinéma (et là évidemment, on voit pas pourquoi on pourrait pas “dater” plusieurs types en même temps, après tout un cinoche reste un cinoche) à la franche partie de jambes en l’air. La seule chose, c’est qu’avant de prendre RDV avec un homme ou une femme, il faut bien spécifier s’il agit d’une “date” ou pas, histoire qu’il n’y ait pas de confusion sur les attentes de chacun (mais où est la magie du premier RDV???).
Notez tout de même que l’équivalence “date = sexe” est surtout l’apanage des grandes villes, et que dans le fin fond du Wisconsin (je n’ai rien contre le Wisconsin…), on a plutôt la version prude du “date” (cinoche voire resto pendant des mois, sans que rien ne se passe… ). On est tout de même aux Etats-Unis, que diable, la morale puritaine reste très présente.

Bref, la notion de dating est complexe. Il faut noter qu’elle permet aux New Yorkais d’être parmi les recordmen mondiaux en terme de sexe : ça couche sec à New York, mais ce n’est clairement pas le lieu pour trouver le père ou la mère de ses futurs enfants (ça tombe bien, je ne le cherchais pas, j’ai assez à faire avec un homme et 2 mouflettes!)

Le foot vu d’ici

Quand les Américains parlent de football, ils parlent de football américain. Le football américain, c’est un sport qui n’existe qu’ici, une sorte de rugby moins viril car joué par des étudiants d’université bardés de protections, mais qui déchaine chaque année les passions de tout le pays  au moment du Super Bowl.

Notre foot à nous, ça se dit “soccer”. Pour les Américains:
1/ le “soccer” c’est super chiant : ils trouvent qu’il ne se passe absolument rien sur un terrain de foot en comparaison de leur football américain où des points sont marqués en permanence. Ils ont ainsi la nette impression qu’ils pourraient s’endormir pendant le match et se réveiller 15 minutes plus tard pour constater que le score est toujours le même. Pas faux, mais un peu réducteur tout de même….
2/ le “soccer”, c’est un sport de filles surtout. Quand on pense à tous les petits gars qui, en France, rêvent de devenir le prochain Zidane, ici, pour un garçon, c’est trop la honte de faire du “soccer”.

Notons que l’une des raisons pour lesquelles “notre” foot ne peut pas s’imposer aux USA, c’est que le jeu ne contient qu’un seul “interstice” naturel (la mi-temps) pour balancer des pubs dans le crâne des Amerlocs… alors qu’un match de football américain est entrecoupé d’une bonne vingtaine de pauses publicité. Pour l’avoir vécu, on peut vous dire que c’est un vrai supplice (surtout que ces pubs visent un public très masculin et très porté sur la bière…). Plus le jeu approche de la fin, plus les pubs sont rapprochées… exactement comme si on foutait 4min de pub dès que le ballon partait en touche. Une étude du Wall Street Journal a d’ailleurs montré que pour un match typique de football américain, la diffusion télé est de 2 heure 50 min, dont 1 heure de pub. Pour le reste, il y a environ 75 min de joueurs qui se replacent autour de la balle, 20 min de replay des actions, et seulement 11min de vrai jeu, c’est à dire un mec qui court avec un ballon dans la main et plein d’autres mecs à ses trousses…

En attendant, il est quand même possible à New York de regarder les matchs de la Coupe du Monde dans des bars sympas et il reste quelques Américains qui s’enflamment pour ce sport, surtout que l’équipe américaine ne se débrouille pas si mal au final, ils ont eux réussi à arriver en huitième de finale (trop fou, non?): le but marqué  contre les Anglais (enfin le but marqué par le gardien anglais contre son propre camp, haha) a déclenché des tonnes de commentaires, d’autant que les Américains ont une sacrée dent contre les “Beefs” (comme ils les appellent ici) depuis la sympathique marée noire créée par BP dans le Golfe du Mexique (et dont ni BP, ni le gouvernement américain n’arrivent  d’ailleurs se dépêtrer – mais je digresse….).

A défaut donc de soutenir notre lamentable équipe française (on est la risée de tout le monde ici), on va peut-être s’enflammer pour l’équipe du pays qui nous accueille en ce moment!

Mes pérégrinations new yorkaises

Maintenant que Maya hurle moins, que je suis moins fatiguée et que le beau temps est au RDV (et que je n’ai donc plus l’excuse de la pluie et du froid pour rester avachie sur mon canapé à regarder des séries toute la journée), je me suis décidée à profiter de mon congé mat’ pour faire quelques musées et expos.

Vous me verriez avec mon porte-bébé sur le ventre, mon sac à dos-sac à langer qui contient une montagne de trucs de bébé utiles et inutiles pour parer à toute situation, et mon sac à main qui brinqueballe sur le côté, je ressemble à une grosse tortue. Je prends un max de place dans le métro et me cogne dans tout le monde car j’ai toujours eu un problème à bien mesurer les volumes et les perspectives (mon pauvre père qui essayait de m’enseigner quelques notions de physique et de maths au lycée pourrait vous en parler pendant des heures).

Bref, c’est transformée en grosse tortue baby-friendly que, plusieurs fois par semaine, j’arpente la ville et son art.

Etape 1 : la Frick Collection
En arrivant à la Frick Collection, je me casse les dents. Un videur à l’air de bouledogue m’informe que les enfants de moins de 12 ans ne sont pas autorisés dans le musée. Je le regarde sans comprendre. Déjà, que les enfants n’aient pas le droit d’aller dans ce musée, ça me dépasse complètement, mais qu’un micro-bébé collé à moi et qui roupille ne puisse pas entrer, là ça me fout carrément en rogne. J’essaie d’argumenter avec le bouledogue. Rien à faire. Le règlement c’est le règlement. Et merde, moi qui me réjouissais de cette petite sortie. Furax et dépitée, je décide d’aller me prendre un petit café sur le toit du MET, le Louvre de NY. La terrasse est vraiment géniale : un labyrinthe de bambous et une vue sublime sur les gratte-ciel de Manhattan, me voilà un peu rassérénée. Mais une chose est sûre : avec ou sans enfant, je ne mettrai jamais les pieds dans cette Frick collection pour vieux schnocks conservateurs!

Etape 2 : le Guggenheim
La sortie a failli tourner au cauchemar dés le début. Après avoir passé 1/2h à préparer le super sac à dos-sac à langer, je me rends compte en arrivant au Guggenheim que j’ai oublié la tétine du biberon. Evidemment j’avais tout calculé pour que le bib de la miss tombe pile avant la visite de manière à ce qu’elle roupille tranquillou contre moi pendant l’expo. Le monstre commence à se réveiller, je suis prise de panique, il faut que je trouve une solution. Heureusement mon iphone magique m’indique une pharmacie pas loin où je peux acheter le biberon salvateur. Une fois la petite bête nourrie, je me plonge avec délice dans le Guggenheim. Il faut savoir que ce musée, outre son architecture incroyable, offre des expositions que l’on découvre au fur et à mesure en montant un couloir en colimaçon. C’est donc un endroit idéal pour les jeunes parents avec leurs bébés, car cette montée circulaire permet de ne jamais s’arrêter et d’offrir un mouvement perpétuel à nos chères petites têtes blondes. La lumière du musée est tamisée, on s’y sent bien, les œuvres (très contemporaines) sont bien mises en valeur et attirent le regard, bref on sort de ce musée envoutant apaisé et (peut-être) plus intelligent.

Etape 3 : le MOMA
Encore un monument de l’art contemporain à NY. Comme tous les musées new yorkais, celui-ci est très agréable à visiter, très aéré même quand il est blindé de monde. Et puis surtout, il y a un superbe jardin intérieur, avec des sculptures, des petits jets d’eau, des espaces verts, bref un endroit idéal pour donner le biberon tout en réfléchissant au sens de la vie. Maya a apprécié avec moi les belles photos d’Henri Cartier-Bresson, et a été interpelée comme moi par certaines installations artistiques (mais pourquoi diable mettre 8 hauts parleurs qui hurlent des choses incompréhensibles dans une salle blanche isolée???).

Etape 4 : le Centre international de photographie
Je n’avais encore jamais mis les pieds dans cet endroit, donc je me suis dit que c’était l’occasion. Je tombe bien puisqu’il y a une très belle exposition sur le mouvement des droits civiques et son rapport à l’image. J’y vois quelques vestiges abominables du temps de la ségrégation (genre une pancarte d’un resto du Texas : “no dogs, no negroes, no mexicans”, charmant), des petites vidéos kitchissimes des chanteurs noirs de l’époque, des extraits d’une série “Julia” qui a révolutionné la vision des noirs à la TV (Julia était noire, belle, intelligente et indépendante… ça changeait des clichés habituels). Surtout, je découvre que Malcolm X était un super bel homme (je sais je suis futile), très classe, très dandy, très beau parleur, et honnêtement je ne m’attendais pas à ça du leader des Black Panthers!

Etape 5 : les galeries d’art de Chelsea
C’était mon pari le plus risqué, évidemment. Donc je me retrouve un après-midi à Chelsea dans une rue remplie de galeries. J’entre dans l’une d’elle, déserte, et ne  remarque pas tout de suite  le monsieur derrière son comptoir, visiblement occupé à terminer un sudoku. Je tente un tout petit « hello», explique que je viens voir l’exposition, le monsieur a l’air enchanté par cette nouvelle et me dit « Yes, come on in, welcome! ». Je commence donc à regarder les “trucs” exposés dans la galerie (aucun autre terme ne me vient à l’esprit pour décrire ces espèces d’amas de déchets sobrement intitulés “déchet 1”, “déchet 2”..peut-être une dénonciation de notre société de consommation? honnêtement je n’en ai aucune idée), sentant le regard plein d’espoir du galeriste peser sur moi. Il s’imagine peut-être que je suis une acheteuse potentielle, le pauvre homme. Je déambule donc de manière très étudiée, avec un mélange de détachement (te fais pas d’illusions  mon gars, j’ai pas un rond) et de concentration (mais quand même, je m’intéresse, je suis ouverte à toutes les formes d’art), plus soucieuse de mon image auprès du bonhomme que de celles que j’ai sous les yeux. Maintenant, il faut trouver un moyen de m’éclipser sans avoir à donner un avis que je n’ai pas au monsieur plein d’espoir. Je prie pour que Maya pousse un hurlement (une fois n’est pas coutume) et me donne une bonne raison de partir en courant, mais rien à faire, malgré mes stimulations, elle roupille d’un sommeil profond.  Je m’en sors finalement en m’inscrivant à la newsletter de ladite galerie, je sais ce n’est pas très glorieux….

La suite de mes pérégrinations au prochain épisode….

Maya’s diary

Salut c’est Maya. A mon tour de prendre la plume. Y’a pas de raison, c’est pas parce que je n’ai que 2 mois que je n’ai pas droit à la parole.

Alors je peux vous le dire, mon deuxième mois de vie a été sportif. J’en ai fait voir à mes parents, j’arrêtais pas de hurler. Normal, j’avais mal au ventre. Mais pas facile de communiquer sans mots, ni gestes, donc mon truc c’était de brailler. Ca je sais faire. Heureusement que maman s’est acharnée pour trouver ce que j’avais et ne s’est pas arrêtée au premier avis d’un pédiatre qui la prenait pour une mère hystérique (“ben oui, ma p’tit dame, les bébés ça pleure, faut juste lui montrer qui est le chef à la maison”, qu’il disait le vieux schnock. Hallucinant, non???).  Car depuis que j’ai mon médoc contre le reflux acide, je revis (et elle aussi on dirait). Je suis vachement plus calme, je fais plein de beaux sourires et je rigole en faisant des petits bruits de chèvre, surtout quand on me fait des bisous sur le nez. Et puis j’adore faire l’avion ou danser la macarena avec papa. Enfin, je ne me réveille plus qu’une fois la nuit et me rendors facilement, je m’endors toute seule, bref, je me débrouille pas trop mal pour un bébé de 2 mois.

Ma grande sœur est toujours aussi sympa avec moi : elle s’extasie quand je fais un sourire, m’enfourne ma tétine (un peu violemment je dois dire) quand je pleure, me berce dans mon transat, grimpe dans mon lit pour me faire des guilis, me fait des câlins en prenant à témoins papa et maman. Des fois, je sens qu’elle est frustrée car je ne montre pas un enthousiasme délirant quand elle me montre quelque chose ou quand elle me tend un objet qu’elle voudrait que j’attrape, mais bon, je me rattraperai plus tard.  Elle parle de mieux en mieux (fini les “I fais ça”, maintenant elle dit bien “je” en français), exige de papa-maman qu’ils lui répondent en anglais quand elle s’adresse à eux dans la langue de Shakespeare (ça leur fout une sacrée pression…), prononce leurs prénoms à l’américaine (elle dit “Adélina” et “Gueil” ou quelque chose dans le genre),  fait de chouettes peintures dignes de n’importe quel musée d’art moderne, se débrouille super bien avec son vélo à 2 roues et sans pédales, est surexcitée quand elle va passer la nuit chez sa copine Astrid ou que ses potes Arthur et Elisa viennent dormir à la maison (et qu’ils font la java jusqu’à 23h… avec papa et maman qui viennent sévir toutes les 1/2h tout en se bidonnant : trop marrant d’écouter ce que les petits se racontent dans la chambre via le babyphone ou de les entendre filer au lit quand ils sentent les adultes arriver près de la chambre). Le côté “girlie” de Lisa ressort de plus en plus, ça me fait bien marrer : c’est elle qui choisit ses vêtements le matin, et elle fait notamment une fixation sur une jolie robe bleue à fleurs jaunes qu’elle mettrait tous les jours si on l’écoutait, elle remarque immédiatement les nouvelles chaussures ou les nouveaux sacs de maman (alors que papa non, au grand dam de maman), elle prend son air de séductrice avec yeux de velours baissés et cils qui papillonnent lorsqu’elle veut arriver à ses fins, elle met du vernis sur ses ongles de pieds avec maman. C’est aussi une vraie comédienne qui fait semblant de pleurer (“je suis triste” ou « je suis malade », dit-elle en imitant de grands sanglots).

En ce joli mois de mai, on a eu un temps magnifique, donc on en a profité pour faire de chouettes piques niques dans New York, aller au zoo et nourrir les biquettes, lamas et autres moutons, prendre des pots au bord de la Hudson River avec mon parrain Juan et sa copine Anne Claire venus nous rendre visite quelques jours à New York (maman a bien profité des margaritas à cette occasion). J’ai aussi fait la connaissance de mon oncle Robin qui est devenu un pro des cocktails lors de son séjour à New York (mmmmh les délicieux “cosmo” qu’il préparait à la maison, on se serait cru dans Sex and the city). On a même été à la plage à Long Beach, à 1h de NY : pendant que je prenais tranquillement le soleil en tétant mon bib, Lisa découvrait que finalement, les vagues, ça ne fait pas si peur que ça. Elle était surexcitée de voir ses petits pieds recouverts par l’eau à intervalles réguliers. Pour moi, pas encore de baignade, c’est légèrement prématuré, mais je peux vous dire que je m’éclate dans mon bain tous les soirs, je fais une aquagym d’enfer avec mes petites pattes et mes petits bras (ben oui j’arrive pas encre à bouger un seul membre à la fois donc j’agite tout mon corps dans tous les sens).

J’ai aussi fait mon premier WE hors de NY : on est partis dans le Connecticut, à 1h de train de NY. Maman avait organisé un échange de maisons : nous avons donc atterri dans une sublime maison pendant que de parfaits inconnus squattaient chez nous. Au programme : glandouille dans le grand jardin (j’ai même fait de la balançoire avec Lisa), barbecue tout en sirotant un petit vin californien (moi je me suis contentée de mon lait en poudre, pas terrible, je sais), journée à la plage (baignade complète pour papa, maman et Lisa), aquarium (on a vu les requins se faire nourrir), et hammam et jacuzzi pour papa et maman (ben oui, il y avait tout ça dans la salle de bain, c’est pas beau la vie??!!! Vivement que je puisse en profiter, hein). Bref, un petit WE dépaysant, qui  nous a tous ressourcés.

Bref, comme vous le voyez, je suis bien contente d’être née il y a 2 mois pour pouvoir profiter de tout cela !

Journal de bord d’une jeune maman

Avoir 2 enfants, c’est merveilleux, mais le quotidien n’est pas toujours des plus glamours… Avis aux futurs parents 🙂

Récit d’une journée type.

Tout commence par une nuit d’enfer. Dans le meilleur des cas, 2 levers de 45 minutes-1h, vers 2h et 5h. Dans le pire des cas, une bataille constante avec une Maya hurlante où je teste toutes les positions possibles et imaginables pour la calmer (debout, couchée, assise, dans l’écharpe, dans la balancelle, dans le transat, sur moi, à côté de moi..) et une Lisa qui se réveille en pleurant parce qu’elle a fait un cauchemar => Résultat : des allers-retours entre les 2 chambres pour consoler l’une, nourrir l’autre…

Arrive 7h du matin. Mauvaise nouvelle : il faut se lever même si tout mon corps et mon cerveau hurlent “reste sous les couettes”.

Gaël ressemble à un zombi (même s’il n’a rien entendu de la bataille que j’ai livrée cette nuit. A croire qu’il vit tout ça par procuration. Ah les hommes, ils sont pas faits comme nous), et moi je marche au radar et m’enfile des cafés.

Lisa, elle, est fraiche comme une fleur. Difficile de lui faire comprendre qu’après une nuit pourrie, ses “attrape moi, papa” ou “fais moi peur, maman” tombent dans le vide et qu’on n’a plus la force de faire comme si il y avait un fantôme ou du feu sous la table (son grand jeu en ce moment)! Préparation pour l’école : “Lisa, on s’habille” – “oui oui j’arrive maman”; 2 minutes plus tard : “Lisa, on s’habille” – “oui oui je viens”;  3 minutes plus tard : “Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiisaaaaaaaaaaaaa, on s”habiiiiiiiiiiiiiiiiillle”….

Départ pour l’école. Je me retrouve seule à la maison avec petite Maya. Commence alors notre long tête à tête, fait de petits bonheurs (ses gazouillis sur le tapis d’éveil, sa manière de scruter les choses, ses petites jambes qui pédalent), de quelques déceptions (ooooooh elle me sourit… ah non elle pète en fait…), d’impuissance (que faire pour qu’elle ait moins mal et qu’elle arrête de se tortiller) et de vraie fureur (p…. mais tu vas la fermer, oui???!!!).

Petit tour dehors pour faire quelques courses. Rapide coup d’œil dans le miroir avant de sortir: oh mon dieu, j’ai l’air d’une sauvage avec mes cheveux en pétard et mes cernes. Allez hop, un petit coup de brosse, histoire de ressembler à quelque chose quand même. Au supermarché, je demande un truc à un type qui ne comprend pas mon accent. J’ai envie de le mordre. Le manque de sommeil, ça rendrait pas un brin agressif par hasard?

Retour à la maison. Je me disais toujours que je profiterais de mon congé maternité pour arpenter New York, me faire des expos et des galeries d’art, découvrir les coins secrets de la ville. Honnêtement? Je n’ai absolument pas envie de quitter mon chez moi et mon quartier. Trop de fatigue, trop de flemme. Alors pour l’instant mon programme c’est de végéter au rythme de la série américaine The Wire (Sur écoute), considérée comme la meilleure série US de tous les temps, et je confirme, c’est absolument génialissime. Heure après heure (la série complète fait tout de même 60h), je vis au rythme de Baltimore, l’une des villes américaines au taux de criminalité le plus élevé: drogue, homicides, élections municipales, policiers pourris, passionnés ou blasés, tout y passe,  tout ça abordé sans manichéisme. A force de regarder ça avec moi, ça ne m’étonnerait pas que les premiers mots de Maya soient de l’argot des gangsters black de Baltimore (je l’imagine bien me sortir un truc genre “yo, bro’, she fuckin’ do nothin”)…

Après ma session The Wire, je file à l’école chercher Lisa. Tout le monde s’extasie devant Maya qui dort profondément dans l’écharpe de portage (c’est vraiment magique cette écharpe). “Elle a l’air d’un petit ange”, j’entends, haha, ça me fait bien marrer, s’ils nous voyaient nous battre  à la maison quand elle hurle à la mort, ils pencheraient plutôt pour un petit démon.

Sur le chemin du retour, je propose à Lisa de prendre une crêpe au chocolat dans un petit café qu’on aime bien, Maya semblant profondément endormie. Je me commande des tapas et un petit verre de vin, avec l’air de dire aux gens qui m’entourent : “z’avez vu, j’suis mère de 2 mouflettes, ça m’empêche pas de me faire plaisir et de prendre le temps de vivre à la terrasse d’un café”. Et je ne suis pas peu fière des regards qu’on me jette et qui semblent dire : “ouah cette mère avec ses 2 petites si mignonnes, quel beau tableau, bla bla bla “.
Et là le cauchemar commence : Maya ouvre un œil, frénétiquement je tente de lui enfourner la tétine dans la bouche, ça ne marche pas. A ce moment Lisa me demande d’aller aux toilettes. L’opération pipi est chaotique, avec Maya qui hurle toujours. Nous retournons à notre table, où nous attendent crêpe et tapas. Maya hurle de plus belle, Lisa renverse son verre d’eau dans sa crêpe (mais elle aime tellement les crêpes au chocolat que cela ne la gêne pas plus que ça), je me lève et commence à me balancer frénétiquement pour bercer Maya (sans succès), pendant ce temps, Lisa se met du chocolat absolument partout et moi je mange mes tapas debout et à toute vitesse (des petits calamars et des crevettes avalés tellement vite que je serais bien incapable de dire s’ils étaient bons ou pas) tout en m’étranglant à moitié avec mon vin (que je n’aurai malheureusement pas pu finir…). A ce stade, je suis prise de fous rires nerveux (mieux vaut en rire qu’en pleurer…). La belle image d’Épinal du début a pris cher, les gens qui m’entourent ne me regardent plus avec tendresse et admiration mais avec un mélange d’horreur, d’exaspération (les cris de Maya sont vraiment forts) et de pitié (“j’aimerais pas être à sa place” se disent-ils). Je veux déguerpir vite fait bien fait avec ma petite troupe, mais Lisa ne veut pas abandonner sa crêpe. Finalement, une fois la crêpe et les calamars engloutis, nous partons en essayant d’être le plus dignes possible (pas facile).

Retour à la maison. Bain, repas, lessive (j’ai changé à peu près 5 fois de hauts pendant la journée, merci Maya et tes régurgitations :-)), rituel du coucher, biberons, couches…. Il est 23h30, je suis ratatinée et  me prépare à affronter une autre nuit de folie. Être maman, c’est décidément lessivant. Mais que ne ferait-on pas pour nos petites merveilles qui nous font tellement fondre au quotidien?

Un mois de Maya

Cela fait bientôt 4 semaines que nous sommes 4 et nous nous adaptons tranquillement à notre nouvelle vie. On se rend compte rapidement que pour le 2ème, on est bien moins stressé, mais aussi bien plus fatigué….

Maya grandit et grossit à vue d’oeil, croit que la nuit c’est le jour et le jour c’est la nuit, fait des rots et des pets incroyables quand on les ramène à sa petite taille et un boucan de tous les diables avec sa bouche et son nez quand elle dort (on dirait un petit marcassin), enchaîne les mimiques (on dirait un petit ouistiti), commence à scruter autour d’elle avec intérêt, découvre qu’elle peut hurler très très fort pour obtenir ce qu’elle veut (à tel point que Lisa nous a sorti en entendant sa soeur hurler: “ça me fait mal à mes oreilles”),  aime le bain, danser sur l’épaule de papa maman, être trimballée bien au chaud dans l’écharpe de portage, être tripotée par sa grande soeur (quoique….).Et surtout son grand jeu à Maya, c’est de faire peur à ses parents : elle nous a fait le coup du 39 de fièvre à 3 semaines de vie, ce qui nous a valu 48h d’hospitalisation pour vérifier qu’il ne s”agissait pas d’une infection ou d’une méningite (super rassurant…). Au final, plus de peur que de mal, c’était juste un méchant rhume.

Quant à Lisa, elle est très irritable avec nous (normal : qu’est ce qu’on avait besoin de faire un 2ème bébé alors qu’ele était là, elle…) mais reste très douce avec Maya. Elle nous prend à témoins quand elle lui fait un câlin, fait des dessins pour sa petite soeur même si cette dernière ne semble pas marquer un intérêt poussé pour la chose (“Maman, why elle regarde pas le dessin, maya?”), nous aide à changer sa couche et à lui filer son bib, lui enfourne sa tétine dans la bouche assez violemment quand elle hurle. Quand on l’appelle “mon bébé”, Lisa nous rétorque “moi, I’m pas un bébé, moi I’m petite fille”, bref, elle a bien capté la nuance (surtout qu’elle sait que les bébés, ça ne mange pas de chocolat, ni de glace ni de crêpes, donc voilà de bien bonnes raisons de ne plus envier le statut de bébé). Ma tante Brigitte a retrouvé la poupée de mon enfance et l’a amenée jusqu’à NY, depuis Lisa ne quitte plus “son” bébé et le trimballe sur son ventre, dans une écharpe de portage faite maison (un vieux foulard à moi). La poupée se prend bien aussi quelques coups et quelques bonnes engueulades, mais c’est de bonne guerre, hein, il faut bien que quelqu’un trinque.

Quant à nous, on profite de l’aide logistique de Brigitte et Mamido (restée coincée à NY 10 jours de plus à cause d’un certain volcan islandais…), on rêve de nuits complètes, on ne compte plus nos journées en heures mais en nombre de biberons. Et je me découvre des capacités de wonderwoman, genre gravir la pente pour revenir de la crèche avec Maya dans l’écharpe de portage, Lisa dans la poussette et un parapluie à la main (car ce serait moins drôle s’il ne pleuvait pas…).

Bref, la vie à 4, c’est crevant mais c’est vraiment chouette.

La photo de la semaine (2) : il était une fois la Mauvaise Foi

La photo de la semaine nous ramène en fait 2 semaines en arrière dans la maternité de l’hôpital de New York, à deux pas de Central Park.
Le contexte: je monte dans l’un des 6 ascenseurs pour atteindre la maternité située au 11ème étage. Je suis seul dans l’ascenseur mais ce con s’arrête à tous les étages….
On est samedi,…. je sors de l’ascenseur et là,… c’est le drame…
je prends la photo de la semaine :

Pour ceux qui hésitent à bien comprendre : “ASCENSEUR  SHABBAT, pendant le shabbat cet ascenseur s’arrête automatiquement à tous les étages”…. (et donc continuellement, pendant toute la journée !)
Moi je dis pourquoi pas pratiquer le shabbat, jour de recueillement où le travail et le contact avec toute forme de technologie sont interdits pour mieux communier avec un spirituel barbu… (hi hi hi).
Mais le principe de :
“je ne presse pas un bouton d’ascenseur, mais je monte dedans quand-même”, ou alors,

“je marchais, et d’un coup, je comprends pas, je me suis retrouvé dans un ascenseur! Et ça tombe bien, quand j’en suis sorti, j’étais pile poil à l’étage où je devais me rendre!”
…ça me fait rire ou pleurer, je ne sais plus.



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